L’enquête en cours après l’incendie du 15 avril révèle une longue liste de failles de sécurité scandaleuses qui peuvent avoir retardé l’intervention des pompiers.

Le Canard enchaîné, dans son édition de mercredi, assure que les soldats du feu n’ont été appelés que trente-cinq minutes après la première alerte incendie, contre vingt minutes annoncé officiellement. Ce retard est dû, d’après l’hebdomadaire, à «une série d’erreurs humaines».

Une première alarme a retenti cinq minutes après l’alerte du détecteur de fumée, mais a été considérée comme une fausse alerte. Le régisseur et un agent de sécurité de la cathédrale, envoyés sous les toits pour vérifier le motif de l’alerte, n’auraient rien trouvé. La faute, selon eux, à un employé du PC sécurité de la société Elitys, qui n’aurait pas correctement indiqué la zone concernée. Evidemment, l’entreprise dément formellement. Finalement, le régisseur et l’agent de sécurité sont parvenus à localiser les flammes à la base de la flèche, avant de prévenir les pompiers, 35 minutes après les premiers signaux du détecteur de fumée.

Mais il y a pire : toujours selon Le Canard enchaîné, des ouvriers, interrogés par la police, ont avoué qu’il leur arrivait de «fumer sur les échafaudages». Une pratique strictement interdite. Sept mégots auraient été retrouvés sur les lieux.

Des responsables de la cathédrale, interrogés par Le Canard enchaîné, ont par ailleurs confirmé que des fils électriques couraient dans les combles du monument, l’exposant à des «courts-circuits». Une pratique interdite par tous les règlements de sécurité.

Autre faille potentiellement catastrophique : le plan incendie, mis en place par la direction régionale des affaires culturelles, n’aurait pas été respecté. Ce dispositif prévoyait notamment – comme nous l’a appris l’ancien architecte en chef de Notre-Dame dans son entretien avec David Pujadas – la mise en place d’un PC sécurité 24h/24, avec deux surveillants payés par l’État. Or, un seul homme était présent, et seulement de 8 à 23 heures.

Enfin, les colonnes sèches, censées pouvoir être raccordées en extérieur à une source d’eau, ne permettaient pas de délivrer plus de 200 à 500 litres d’eau par minute. «Le débit pour éteindre un départ d’incendie mais pas un brasier de grande ampleur», croit savoir le journal satirique. Cette insuffisance aurait contraint les pompiers à battre en retraite avant de remonter plus tard, armés de lances plus puissantes.

Print Friendly, PDF & Email