Dans un précédent texte, j’accusais les Allemands de tricher avec l’écologie. Je pensais aux centrales à charbon avec lesquelles ils inondent de fumées jusqu’aux pays voisins, et de CO2 la Terre entière, tout en jurant la main sur le cœur qu’ils préservent la planète.

Mais l’affaire est beaucoup plus grave.

En effet, nous apprenons que Greenpeace et les Verts savaient que le charbon tue, et que c’est en toute connaissance de cause qu’ils ont favorisé et même ordonné le déploiement industriel du tueur noir.

Jürgen Trittin, président des Verts au Bundestag, ministre fédéral de l’Environnement, a déclaré : “Nous sommes prêts à accepter un retour temporaire au charbon comme source d’énergie”. Il ne l’a pas fait seulement en tant que président des Verts. Il dit : “temporaire” sachant qu’il fallait ouvrir des mines à charbon et construire des centrales, et qu’on partait pour 50 ans au minimum. On ne saurait être plus hypocrite.

Mais pourquoi les Verts veulent-ils à ce point servir les maîtres de forges allemands ? Il est probable que ceux-ci les ont financés comme ils avaient financé Hitler. Bien sûr ils veulent à tout prix exploiter le lignite, ce mauvais charbon dont l’Allemagne regorge, et l’industrie nucléaire était leur perte.

Afin de comprendre, voici comment fonctionne une centrale à charbon (source : cours de l’Ecole des Mines de Paris, Jean-Marc Jancovici) : Le lignite est extrait en creusant le sol sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur, et sur plusieurs dizaines de km². Au préalable on a abattu la forêt, détruit les maisons, les églises, les cimetières et déporté les habitants. Chaque centrale est alimentée par une ligne ferroviaire, car elle consomme 50.000 T de charbon par jour. Soit un train complet toutes les heures. Et ensuite ? Ensuite on se retrouve avec 10.000 T de cendres par jour à évacuer. 10.000 T : à comparer, la totalité des 70 réacteurs nucléaires français, civils et militaires, produit moins de 200 T de déchets par an, déchets qui eux ne sont pas rejetés dans la nature.

Mais il y a aussi les fumées, qu’on ne peut pas traiter, qui passent par des dispositifs cache-misère destinés à limiter les particules. Les eaux qui servent à filtrer les fumées se chargent de toutes sortes de produits nocifs, dont bien sûr des produits radioactifs. En effet le lignite n’est pas pur, il contient toutes sortes de matériaux. Une centrale de 1000 mégawatts électriques disperse chaque année dans les fumées ou dans l’eau de filtration 500 tonnes de métaux lourds ! 5 tonnes d’uranium ! 13 tonnes de thorium ! Entre autres.

Oui, une centrale à charbon rejette de façon silencieuse dans l’environnement plus de produits radioactifs qu’une centrale nucléaire.

Mais ce n’est pas fini. Voici le dioxyde de carbone, l’agent du réchauffement climatique : 150.000 T de CO2 par jour et par centrale. L’Allemagne en compte 84. Par comparaison, le Français moyen, toutes activités confondues, rejette 10 T de CO2 par an. Et 0 T pour son électricité.

Non, nous n’avons pas de leçons à recevoir des Allemands. Encore moins des soi-disant écologistes. Un jour viendra peut-être où l’on fera le procès pour crime contre l’humanité des maîtres du charbon allemand et de leurs valets Verts. Hélas le charbon reste, et de loin, la première source d’alimentation des centrales électriques dans le monde. Mais ça n’excuse pas nos voisins qui eux ont, en toute connaissance de cause, arrêté leurs centrales nucléaires au profit du tueur noir.

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