« Les Européens ne pourront pas assimiler des millions d’Africains, ce n’est pas réaliste… L’immigration doit cesser »
Tout le dossier : ImmigrationL’un des plus célèbres penseurs politiques américains, théoricien de la “fin de l’Histoire”, Francis Fukuyama, le politologue de 68 ans et professeur à l’Université de Stanford, était en Grèce pour une Table ronde organisée par The Economist.
Il a exprimé ses désaccords sur diverses questions. Il n’était pas d’accord avec la position d’un politicien allemand qui a déclaré que développer l’Afrique était un bon moyen pour limiter l’immigration. “Je ne pense pas que ce soit le cas. Tout d’abord, je ne pense pas que l’Europe puisse conduire à une croissance rapide en Afrique, comme l’a dit Seibel. Deuxièmement, la croissance économique rapide crée la migration, elle ne la limite pas. Ceux qui sont très pauvres n’immigrent pas, ils n’en ont pas les moyens (…) Je pense donc que la croissance économique de l’Afrique entraînera des flux migratoires plus importants.”
Et qu’en est-il de l’immigration ? Existe-t-il une solution à ce problème ? “Personne n’a trouvé de solution”, dit-il en réfléchissant un instant. “J’ai peur de parler comme Matteo Salvini mais les Européens ne doivent pas se leurrer : ils ne pourront pas assimiler des millions d’Africains qui migrent vers l’Europe. Ce n’est pas politiquement réaliste.”
Alors comment gérerait-il le problème ? “Je pense que l’immigration doit être contrôlée. La montée du populisme a été causée en partie par la crise migratoire. En raison des flux provoqués par la guerre civile en Syrie. Cela a choqué les gens. Si vous voulez avoir des frontières ouvertes au sein de Schengen, vous devez avoir des frontières extérieures sécurisées. L’Europe n’en a pas.” (…)
Mais maintenant, que faire ? “L’immigration doit cesser. Bien sûr, pour des raisons humanitaires, il est important d’accorder l’asile à ceux qui sont confrontés à la persécution ou à la guerre, mais il n’y aura jamais de fin naturelle à la migration économique. On doit la stopper. C’est pourquoi les frontières extérieures de l’Europe doivent être sécurisées.”