C’est un fait bien connu que M. Macron et ses amis ont l’ambition de saisir toutes les occasions pour insulter les Français. Fainéants, alcooliques, réfractaires, etc. – la liste est assez longue, mais, en l’examinant avec attention, on constate que le président ne les a pas encore accusés d’entorses à la bien-pensance.

C’est une de ses ministres, Françoise Nyssen, qui a lancé la première attaque collective de nature politique. Pour elle, trop de Français sont « hautement réactionnaires ». Elle a proposé même un remède: « changer les mentalités sur le terrain » par le biais de l’audiovisuel. Ailleurs et autrefois, on appelait cela rééducation.

L’autre jour, Nicole Belloubet s’est sentie obligée de prendre le relai de sa collègue remaniée. « Chaque Français a quelque part en lui un risque de racisme » nous a dit la ministre de la Justice. Il y a un vague relent de Félix Dzerjinski dans cette affirmation qui fait de chacun d’entre nous un coupable potentiel.

Mais il y a aussi autre chose. Une faute qui, par les temps qui courent, est grave. Car, implicitement, Mme Belloubet crée une distinction entre les Français de souche – seuls à pouvoir être accusés de racisme – et les autres. Elle pense, naturellement, au Français Martin, dont le racisme latent risque de s’exercer contre le Français Ahmed – celui-ci étant, par conséquent, aux yeux de Mme Belloubet, moins Français que celui-là.

Qu’un ministre de la Justice (!) puisse émettre une telle énormité discriminatoire sans avoir à en tirer les conséquences, voilà qui prouve le manque de sincérité (si ce n’est pire) du discours présidentiel et gouvernemental.

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