Dans un document publié mercredi dernier, le conseil des sages de la laïcité prend position contre le burkini dans les piscines publiques.

« Les personnes fréquentant les piscines municipales sont des usagers du service public. Le principe de laïcité ne leur est pas directement applicable« , expliquent les auteurs du document, qui apportent toutefois des nuances : « des considérations liées aux exigences minimales de la vie en commun dans une société démocratique ou à la prévention des troubles à l’ordre public pouvant être suscités par le port de ces tenues, peuvent justifier une interdiction au principe de libre manifestation des croyances religieuses dans l’espace public« , expliquent les sages qui préconisent donc aux gestionnaires d’équipements municipaux de « subordonner l’usage de la piscine au port d’une tenue vestimentaire adaptée aux impératifs d’hygiène et de sécurité » et d’en fixer les règles dans leur règlement intérieur. Ce ne serait donc pas au nom de la laïcité que la neutralité convictionnelle serait imposée aux utilisateurs, mais au nom « de la prévention des troubles à l’ordre public« .

Cette « proposition » du conseil des sages de la laïcité s’inscrit dans une démarche d’uniformisation des pratiques entre le champ scolaire et le champ sportif, tous deux gérés par le même ministère. « Il existe des situations étonnantes, avec par exemple une élève qui va suivre une séance d’escalade de 14 à 16 heures au lycée, donc sans voile. Lorsqu’elle revient à 17 heures dans les mêmes locaux avec le même enseignant qui est cette fois sous statut d’entraîneur, elle peut le porter. Cela n’a aucune cohérence« , explique Médéric Chapitaux, membre du conseil des sages. « Notre objectif est de ramener de la cohérence dans la communauté éducative. Nous n’avons pas travaillé tout seuls dans notre coin, nous avons surtout écouté les présidents de fédérations sportives qui sont nombreux à être en difficulté sur ce sujet. Les textes législatifs et réglementaires actuels permettent d’ores et déjà une clarification », explique ce spécialiste du phénomène d’affirmation religieuse dans les milieux sportifs.

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