On croyait Laurent Wauquiez retiré dans les montagnes d’Auvergne pour méditer sur l’avenir de la France et préparer, dans la solitude des cimes, un projet clair pour la droite. Le voilà revenu à Paris, et qu’apporte-t-il dans ses bagages ? Non pas une colonne vertébrale, mais une carpette prête à se dérouler devant Olivier Faure et ses amis socialistes.
En déclarant qu’il ne censurerait pas un gouvernement socialiste, Wauquiez a levé le masque. Sous ses discours de « vraie droite » des années passées, on découvre aujourd’hui un petit télégraphiste de la compromission. Celui qui promettait jadis de tenir tête à Macron et à la gauche se retrouve désormais à chercher un strapontin dans une coalition rose pâle, au nom d’une soi-disant « stabilité ».
Mais quelle stabilité ? Celle de la dette abyssale ? Celle de l’immigration incontrôlée ? Celle du communautarisme qui prospère ? Si c’est cela la stabilité que défend Wauquiez, il a raison : les socialistes en sont les champions toutes catégories.
Bruno Retailleau, lui, a au moins eu la décence de dire « ce sera sans nous ». Mais Wauquiez brouille tout. Il fait ce qu’il a toujours fait : naviguer entre deux eaux, dire une chose et son contraire, faire croire aux militants qu’il est de droite, puis préparer des alliances avec ceux qui ont pactisé avec Mélenchon. On appelle cela non pas du pragmatisme, mais du reniement.
Les électeurs, eux, ne s’y trompent plus. Ils ont déjà vu cette pièce : la droite qui se couche, qui s’allie avec ses adversaires pour ne surtout pas perdre ses fauteuils, quitte à piétiner ce qui reste de ses convictions. Après l’UMP chiraquienne, après l’ère Sarkozy finissant, après les ralliements en série à Macron, voici Wauquiez qui rêve de devenir le nouveau fournisseur officiel d’excuses pour la gauche.
À ce rythme, autant rebaptiser son groupe parlementaire : non plus « Droite républicaine », mais « Droite supplétive ». Une droite qui n’empêche rien, qui ne censure rien, qui se contente de tendre la main aux fossoyeurs du pays en espérant sauver sa carrière.
Il est vrai qu’au jeu des ambitions personnelles, Wauquiez n’a jamais été le dernier. Hier, il s’inventait en opposant radical à Macron ; aujourd’hui, il se présente en sage prêt au compromis avec les socialistes ; demain, qui sait, il s’autoproclamera bâtisseur de l’union des droites avec Bardella. Bref : un caméléon politique, prêt à toutes les contorsions pourvu qu’on ne l’oublie pas.
La vraie question, derrière cette pantalonnade, est simple : qu’a encore à offrir une droite incapable de dire « non » ? Qu’a encore à dire un Wauquiez qui hésite entre applaudir les socialistes et rassurer ses militants avec des mots creux ?
Si la droite veut mourir, qu’elle continue ainsi. Qu’elle confie son avenir à des hommes qui ont fait du zigzag leur seule doctrine. Mais qu’elle ne vienne pas pleurer ensuite sur ses électeurs envolés, dégoûtés de ces faux durs et vrais lâches.