Suite à l’adoption de la loi immigration, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a répondu à quelques questions de nos confrères du Figaro. Il y explique que si la conseil constitutionnel était utilisé par le président Macron pour déshabiller la loi votée, il n’y aurait alors plus d’autre solution que le recours au peuple par référendum. Extraits :

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C’est la fin du «en même temps», non pas au sens d’une majorité parlementaire qui aurait éclaté, mais au sens où tout le monde a compris que pour régler les problèmes de la France, il était indispensable de sortir des ambiguïtés. 

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Dans un pays qui a besoin d’une profonde reconstruction pour sortir de la décadence, le «ni-ni» et le «en même temps» sont autant d’impasses. Cette leçon vaut pour Emmanuel Macron, le macronisme et plus globalement, pour la classe politique. Il y a besoin de franchise, de netteté et les Français ne veulent plus de ce grand écart.

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La droite parlementaire vient de démontrer qu’une autre politique était possible. Elle a réussi à faire voter une loi sur l’immigration qui correspond très largement aux attentes des Français. On voit très bien les conditions réunies pour qu’une droite forte soit de retour: l’unité, une ligne claire et un travail sérieux. Je me suis toujours battu contre l’idée que la droite, par lâcheté, se condamne à n’être qu’une gauche au ralenti. Cette fois, on a eu une droite à laquelle je crois, une droite qui n’est pas dans l’excès mais dans le travail, solide, capable de protéger les Français. Ce chemin, avec une droite dotée d’une colonne vertébrale, peut fédérer des Français d’horizons différents. C’est exactement la nouvelle droite dont nous avons besoin pour reconstruire le pays.

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Plus de 80 % des Français veulent qu’on reprenne le contrôle de notre politique migratoire. Le parti du déni, la folie de la gauche et des Verts, est ultra minoritaire. Je le dis aux Français: non, vous n’avez plus à renoncer à vos idées, la lucidité a gagné du terrain! J’ai payé souvent le fait d’avoir plaidé l’arrêt des aides sociales pour les étrangers qui ne travaillent pas ou pour l’internement préventif des individus fichés S les plus dangereux. Aujourd’hui, ces propositions sont largement reprises et des figures comme Manuel Valls s’y rallient. Ce qu’il y a de choquant, ce n’est pas la loi sur l’immigration, c’est qu’il ait fallu autant de temps pour arriver à faire passer cette loi alors que les Français aspirent depuis des années à ce qu’il y ait un contrôle ferme sur l’immigration!

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C’est dangereux pour notre démocratie que de faire des appels du pied au Conseil constitutionnel pour qu’il censure la loi. Les cours suprêmes doivent veiller à l’application des lois et non se substituer au législateur et au peuple souverain. L’État de droit consiste avant tout à veiller à ce que la volonté du peuple soit respectée et non à l’étouffer. Sinon on condamne le politique et la démocratie avec lui à l’impuissance.

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si on devait se retrouver dans une situation telle que des mesures votées par le Parlement et plébiscitées par les Français ne puissent être appliquées, alors il n’y aura qu’une solution: redonner la parole aux Français par un référendum. Les Républicains ont préparé cette proposition de loi constitutionnelle, il suffit de la soumettre par référendum aux Français. Les Français doivent avoir le dernier mot.