L’Algérie dicte sa loi à la république française

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Le jeu de dupes entre Paris et Alger continue. Et comme toujours, la France se laisse gifler avec le sourire. Après que Bruno Retailleau, dans un sursaut de fermeté trop rare pour être ignoré, a décidé de priver une poignée de dignitaires algériens de leurs petits privilèges hexagonaux — trajets sans contrôle, soins médicaux en France, billets d’avion diplomatiques — l’Algérie a sorti les crocs.

Réaction immédiate du régime de Tebboune : sanctions contre les diplomates français, accès bloqué aux zones réservées dans les aéroports, menaces à peine voilées de porter l’affaire devant l’ONU. Le tout, bien sûr, sous prétexte de « réciprocité ». Une réciprocité étrange, puisqu’il ne s’agit pas ici de diplomates, mais de narcotrafiquants, islamistes ou clandestins sous OQTF que la France tente tant bien que mal de renvoyer dans leur pays d’origine.


Mais pour Alger, pas question d’accueillir ses propres ressortissants. Et quand Paris hausse (un peu) le ton, la réaction est immédiate : c’est la France qui serait fautive, insultante, irrespectueuse du droit international.

Il faut lire entre les lignes du communiqué algérien pour comprendre la mise en scène : Retailleau est présenté comme un électron libre, un ministre qu’on isole du Quai d’Orsay pour mieux en saper la légitimité. Et le message est clair : l’Algérie entend choisir ses interlocuteurs à Paris.

Pendant ce temps, Emmanuel Macron, qui se rêve en médiateur universel, garde un silence assourdissant. Lui qui veut reconnaître l’État palestinien, qui serre la main des émissaires qataris et saoudiens, n’a aucun mot pour exiger qu’Alger reprenne enfin ses délinquants. Mieux : le régime algérien se permet désormais de parler de « France macronito-sioniste ». Silence gêné à l’Élysée.

Cette affaire est l’illustration parfaite de la relation pathologique qu’entretient la République française avec son ancienne colonie. Une élite parisienne pétrie de culpabilité post-coloniale, obsédée par l’apaisement et la repentance, incapable de poser la moindre ligne rouge.

Et pendant que l’Algérie expulse nos diplomates, la France continue d’accueillir généreusement les siens : soins médicaux gratuits, accès au territoire pour les enfants de ministres, asile de fait pour ceux que le régime veut envoyer chez nous.

L’heure est grave. Il ne s’agit plus seulement de diplomatie, mais de souveraineté. La France n’a pas à se plier aux caprices d’un régime autoritaire qui insulte ses institutions, laisse proliférer la haine anti-française sur ses réseaux, tout en refusant de reprendre ses délinquants.

Et si Retailleau a au moins le mérite d’avoir levé un sourcil, il faudra bien que l’État français dans son ensemble finisse par se tenir debout. Car à force d’encaisser les coups d’Alger, c’est la France qui finit à genoux.

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