On ne pourra pas dire que Thierry Breton ne nous avait pas prévenus ! « On l’a fait avec la Roumanie, on peut le faire avec l’Allemagne » avait-il dit en substance sur un plateau TV, faisant référence à l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle au pays de Ceausescu.
Ce week-end, justement, les Roumains votent pour leur deuxième premier tour ! Et pendant ce temps-là, l’Allemagne vient de prendre une décision radicale.
Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) a été classé « extrémiste de droite » par le renseignement intérieur allemand, une décision qui relance le débat sur son éventuelle interdiction. L’idéologie de l’AfD « dévalorise des groupes entiers de la population en Allemagne et porte atteinte à leur dignité humaine », ce qui n’est « pas compatible avec l’ordre démocratique » du pays, a déclaré l’Office de protection de la Constitution vendredi dans un communiqué pour expliquer son verdict.
Selon nos confrères du Devoir, l’AfD a promis de « se défendre juridiquement » contre cette décision qui permet aux autorités d’utiliser plus facilement des moyens de surveillance et de contrôle, y compris des communications privées, de ses membres.
Le vice-président américain J.-D. Vance a réagi sur X : « L’AfD est le parti le plus populaire d’Allemagne, et de loin le plus représentatif de l’Allemagne de l’Est. Aujourd’hui, les bureaucrates tentent de le détruire. L’Ouest a abattu le mur de Berlin ensemble. Il a été reconstruit, non pas par les Soviétiques ou les Russes, mais par l’establishment allemand ».
Auparavant, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, avait qualifié ce classement de « tyrannie déguisée » et a déclaré que « l’Allemagne devrait faire marche arrière ». Le ministère allemand des Affaires étrangères a pris l’initiative inhabituelle de répondre directement à M. Rubio sur X, en osant poster : « C’est ça, la démocratie ».