En 1933, en Allemagne, les adeptes de Hitler – avec des étudiants en première ligne -, au nom de la culture aryenne et mus par le désir de purifier l’esprit allemand, ont brûlé des milliers de livres. Dans l’esprit des exécuteurs, la production culturelle devait nécessairement se trouver en accord avec l’idéologie nazie et glorifier le germanisme. Tout ce qui ne répondait pas à ces impératifs devait disparaître.

En 2021, un groupe scolaire canadien, privé et catholique, conseillé par une militante « woke » proche du premier ministre Trudeau, brûle des livres qui offensent l’esprit de la nouvelle idéologie – née dans les universités américaines et imposée au monde par des étudiants. Tout ce qui n’est pas conforme à la nouvelle pensée doit disparaître dans une vaste opération de purification. Tout ce qui ne place pas l’indigène et le noir au-dessus du blanc haïssable n’a pas sa place dans les bibliothèques.

Entre ces deux moments de démence idéologique, entre l’autodafé allemand et la purification nord-américaine, il n’y a, me semble-t-il, qu’un écart de temps. Le reste est identique. Nous savons à quoi ont conduit les bûchers d’il y a 90 ans. Ceux d’aujourd’hui avertissent d’un danger qui, même s’il se manifeste autrement, peut devenir aussi grand.

Aujourd’hui comme en 1933, c’est la civilisation qui risque d’être mise à mort. Une seule différence peut être signalée entre les deux moments, et elle est tragique : en 1933, le délire était seulement allemand ; de nos jours, il est devenu mondial.

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