C’est sur Instagram que la musicienne suisse Julie Berthollet a fait part d’une agression violente dont elle a été victime à Paris, il y a quelques jours. Alors qu’elle se rendait à une station de métro, dans le IXe arrondissement, la jeune femme s’est faite soudainement voler les bijoux qu’elle portait, par un individu armé d’un couteau.

«J’avais deux colliers, un bracelet et trois bagues (…) Il a tendu les deux mains et m’a brusquement arraché le bracelet et les colliers», explique Julie Berthollet au magazine «L’Illustré». Selon la musicienne, personne n’a réagi au moment de l’agression, qui s’est déroulée dans l’indifférence générale. Extraits :

(…)

– Quelqu’un a-t-il réagi?

– Aux alentours, il y avait de la circulation, des livreurs, mais personne n’a bougé. C’est banal. Les gens sont tellement habitués aux vols de sac à main et de téléphone… J’ai positivé en me disant que ça allait bien se passer. Je sais que le quartier n’a pas bonne réputation, mais je n’ai aucun préjugé. Je me suis mise sur le côté le plus lumineux de la rue et le plus exposé. A la station, comme aucun taxi ne venait, j’ai appelé un Uber, mais il a annulé la course. J’avais une valise avec moi, plus un petit sac dans lequel je mets mon chat, Hoshi. Je n’avais pas mon instrument.

– Personne n’a bougé?

– Personne. C’est l’indifférence totale. Une jeune femme du bureau de la RATP est sortie de son guichet et elle est venue vers moi. Un homme, en passant, a dit le plus normalement du monde: «Il avait un couteau», et il a poursuivi son chemin. Moi, je n’arrivais pas à parler, je n’arrivais plus à respirer. Je me suis relevée et je suis allée vers mon chat. J’ai pleuré. La demoiselle m’a demandé si je souhaitais appeler les pompiers. J’ai répondu que non. J’ai pris le métro en larmes. Le voyage a duré une demi-heure.

(…)

– Qu’avez-vous ressenti?

– Je n’ai pas réfléchi. L’adrénaline m’a aidée à vouloir récupérer mes bijoux dans sa main droite. J’avais plus peur de son regard que de la lame visible dans sa main gauche. A sa hauteur, j’ai lâché: «Rends-moi mon collier!» Il m’a poussée très violemment et je suis partie en arrière, sur le dos. Je me suis éclatée par terre. J’ai atterri sur les coudes, mon dos a heurté les marches. Ma tête était intacte, heureusement. Le choc m’a coupé le souffle…

(…)

 Je n’ai absolument pas les épaules pour supporter toute cette violence ambiante. A Paris, lorsqu’on dit bonjour à quelqu’un, il le prend comme une agression. C’est autre chose en Suisse. Ici, les gens sont polis, on n’ignore pas l’autre.

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