Dans une communication récente adressée à l’ensemble des personnels de la gendarmerie et citée par nos confrères du Monde, le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), Hubert Bonneau, a repris une expression marquante utilisée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pour décrire l’état actuel de la sécurité en France : « Notre pays connaît un point de bascule ». Ce terme avait été employé pour la première fois par le ministre cinq jours après un tragique incident où un enfant de 5 ans fut grièvement blessé par des tirs d’arme à feu près de Rennes, dans un contexte de règlements de comptes liés au trafic de drogue.
Hubert Bonneau, dans son courrier, a esquissé une feuille de route détaillée pour la gendarmerie, rapporte Le Monde. Ce document, qui a circulé parmi le personnel, met l’accent sur la nécessité de se préparer à des menaces diversifiées, tant internes qu’externes. Cette démarche intervient dans un contexte marqué par une recrudescence de la violence et la complexité croissante des menaces sécuritaires, comme l’a souligné le DGGN lors de sa première réunion de commandement à l’Ecole militaire.
D’après les informations divulguées par Intelligence Online, le général Sylvain Noyau a été désigné pour structurer l’Unité nationale de police judiciaire de la gendarmerie. Cette unité nouvelle vise à centraliser et à renforcer les capacités d’investigation et de renseignement criminel. Ce remaniement structurel est pensé pour optimiser la réponse aux défis sécuritaires actuels, notamment le narcotrafic, désormais une priorité affichée du gouvernement.
La création de cette unité s’inscrit dans une volonté de rationalisation des ressources entre la police et la gendarmerie, un sujet qui reste sensible. En outre, la correspondance de M. Bonneau met en lumière les contraintes budgétaires actuelles et souligne la nécessité de prioriser certaines dépenses, notamment la rénovation urgente de plusieurs casernes.
La gendarmerie doit naviguer dans un contexte politique et financier instable. Hubert Bonneau a prévenu que la situation budgétaire tendue pourrait contraindre à mettre en pause certains engagements financiers, notamment en attente du vote du budget. Cette incertitude rend la mise en œuvre des nouvelles directives plus complexe et pourrait retarder des projets essentiels pour la sécurité intérieure.