Ce vendredi 13 est à marquer d’une pierre blanche. De la pierre blanche d’un début de fin d’impunité. Oh, bien sûr, je ne m’illusionne pas plus que ça sur les petits arrangements entre amis que les professionnels de la politique – et parmi eux les frères trois points – feront perdurer encore des siècles, mais force est de reconnaître que les juges essaient tant bien que mal de faire un petit peu de ménage dans les coins.

L’avocat médiatique du maire de Levallois-Perret a répété en boucle tout l’après-midi : « On a voulu se faire Balkany », comme si c’était un péché, un interdit. Or, considérer que par sa surface médiatique et son degré de célébrité, l’édile est un symbole qu’il faut donc traiter comme tel, ne me paraît pas une idée extravagante.

Je n’aime pas les lynchages. J’ai vu passer sur les réseaux sociaux des commentaires haineux à l’endroit de Balkany, de sa famille, etc. Ces commentaires sont honteux. L’homme a fauté, il est puni, point, barre. Ajouter les crachats des tricoteuses au verdict de la Justice, c’est indigne. Et croire que des hommes, simplement parce qu’ils sont publics, politiques, peuvent être de parfaites et entières ordures, sans « dégradé », est d’une bêtise confondante. Il faut bien peu connaître la vie pour l’imaginer de manière si binaire, si manichéenne.

Alors, oui , ce vendredi, quelque chose est mort : le sentiment d’impunité avec lequel trop de responsables politiques se masquent la conscience. D’autant plus que le tir n’est pas isolé, le juge n’est pas un sniper : d’autres dossiers sont en cours. Chez LReM, c’est Richard Ferrand qui a attrapé le pompon. Chez les « insoumis », c’est Mélenchon lui-même qui va bientôt comparaître. Chez les Le Pen, c’est le père et la fille qui sont mis en examen sur un dossier de détournement de fonds publics. Idem au Modem, avec Bayrou, Sarnez, Goulard.

Bref, il ne fait pas bon être politique ces jours-ci.

Qu’en sortira-t-il ? Probablement pas grand chose.

Qui en sortira vainqueur ? Ni vous ni moi, pour sûr.

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