À vous qui lisez La Lettre Patriote aujourd’hui, en ce 25 décembre.
À vous qui êtes peut-être entourés, mais aussi à vous qui ne l’êtes pas.
Pour certains parmi vous, Noël est un rappel. Celui d’une absence. D’une voix qui manque. D’une table trop grande ou d’un appartement trop calme. Il y a ceux qui passent la journée seuls, sans visite, sans message. Il y a aussi ceux qui regardent les prix, qui font des choix, qui comptent avant même de penser à célébrer. La précarité ne prend pas de congés. Elle s’invite aussi à Noël.
La France réelle, c’est celle qui ne fait pas de bruit. Celle qui encaisse. Celle qui se débrouille, qui tient droit, qui refuse la plainte publique mais vit l’épreuve en silence. Cette France-là existe bel et bien aujourd’hui. Elle ne défile pas dans les discours officiels. Elle n’intéresse que rarement ceux qui parlent au nom du peuple. Pourtant, elle est là, fidèle, digne, parfois épuisée. C’est pour cette France-là, ces Français-ci, que nous écrivons tous les jours.
Noël n’oblige personne à se réjouir. Il n’impose pas le bonheur. Il n’autorise aucune leçon donnée à ceux qui souffrent.
Si vous lisez La Lettre Patriote, ce n’est pas par hasard. Vous savez que le pays va mal. Vous savez aussi que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. À vous qui êtes seuls aujourd’hui, à vous qui traversez une période matérielle ou morale difficile, une chose doit être dite clairement : vous n’êtes ni invisibles, ni responsables de ce qui vous arrive. Votre situation n’est pas une faute personnelle. Elle est le symptôme d’un abandon collectif.
Noël peut être discret. Intérieur. Silencieux. Il peut tenir dans une pensée, une fidélité, une prière ou simplement dans le refus de céder. Même sans abondance, même sans rires en famille, il reste ce moment particulier où l’on se rappelle que l’homme ne se réduit pas à ce qu’il possède, ni à ce qu’on lui retire.
À vous, lecteurs fidèles, et tout spécialement à ceux pour qui ce Noël est lourd à porter, La Lettre Patriote adresse un vœu simple et sans emphase : tenir. Vous comptez. Votre présence a du sens. Et même dans l’ombre, vous êtes de ceux qui font encore tenir ce pays.
De tout cœur, joyeux Noël !