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C’était l’un des trois derniers survivants du commando Kieffer. Jean Morel, né en 1922 à Paris de parents malouins, a 17 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Il se trouve alors à l’école des Mousses pour préparer son engagement dans la Marine nationale.

Ayant rejoint l’Angleterre, il intègre le commando placé sous les ordres de Philippe Kieffer : 177 hommes, qui furent les seuls Français à débarquer sur les plages normandes lors du Jour J, le 6 juin 1944.

Jean Morel fut l’un des premiers à s’élancer sous la mitraille allemande, à Ouistreham (Calvados). Dimanche, la Marine nationale a publié un tweet en son hommage.

En 2004, il confiait ses souvenirs à nos confrères de Ouest France : 

« J’allais sur mes vingt ans. Nous étions répartis dans deux barges : la 527 et la 523 (la sienne, qui a été touchée par un obus de 75 mm). En voulant passer la mitrailleuse à un copain sur le bateau d’à côté, je suis tombé à l’eau. J’ai été obligé de décapeler mon sac, car il m’empêchait de nager. Je me suis retrouvé sans arme sur la terre ferme. J’ai trouvé de l’armement et des grenades un peu plus tard sur le terrain. »

Jean Morel était l’un des trois derniers survivants du commando Kieffer avec Léon Gautier et Hubert Faure.

À l’occasion des 75 ans du Débarquement, la revue Cols Bleus de la Marine nationale l’avait interviewé. Il rappelait les racines de son engagement.  « Je suis parti pour combattre les Allemands qui occupaient la France, je voulais libérer mon pays et ma famille. » 

Le 18 juillet 1944, Jean Morel est grièvement blessé lors de combats à Bavent (Calvados). Soigné en Angleterre, ses blessures sont trop graves pour qu’il reparte au combat.

Après une longue période de convalescence, il est démobilisé. Il retrouve son quartier fétiche de Rochebonne à Saint-Malo et pratique plusieurs métiers. Discret sur son passé militaire, il ne reviendra sur les lieux du Débarquement qu’en 1983, accompagné de son épouse.

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