« Je suis fatigué de la guerre. J’ai tué beaucoup de gens. Sans regret, mais, aujourd’hui, je veux passer à autre chose » explique-t-il sans sourciller.

Après avoir passé sept ans dans les forces spéciales, le combattant taliban estime qu’il mérite un peu de « paix » et de « liberté ». Remettrait-il en question l’émirat islamique d’Afghanistan, instauré par la force et la terreur il y a un an et demi?

« Le système que l’on a amené est bon, j’y crois. Là n’est pas le problème » balaie-t-il avant de couper court à la discussion en apprenant que nous ne pourrons pas lui fournir de visa pour la France. Sa « retraite » idéale serait Paris.

Dans sa guérite, Faisal conserve précieusement dans une pochette transparente tous les documents qui lui permettront de partir, y compris un passeport flambant neuf que de nombreux autres Afghans souhaiteraient obtenir en vain.

« Je l’ai obtenu en quelques heures dit-il. Avec une recommandation du ministère de l’Intérieur. » 

Comme de nombreux autres de ses compagnons désirant quitter le pays, Faisal a triché. Il ne s’est pas officiellement inscrit dans le registre des combattants talibans.

Cependant, le jeune taliban aux longs cheveux noirs, portant une chéchia fendue sur le front, ne critique pas le régime mis en place.

Selon lui, deux de ses cousins, membres des talibans, partis respectivement il y a sept et trois ans, ont réussi à mener une bonne vie en France et en Allemagne. Faisal, lui, vise l’un de ces deux pays.

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