Islamo-gauchisme à l’université : Borne recadre, Baptiste patine, la République tangue

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Il y a les naïfs, les aveugles volontaires, et ceux qui n’ont tout simplement pas lu Le Monde Diplomatique depuis 1998. Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, semble cocher les trois cases. Selon lui, l’islamo-gauchisme n’existe pas. Ce n’est « pas une notion universitaire ». Fermez le ban. On est rassuré : les Sorbonne, Lyon-II ou Tolbiac ne sont que des havres de science pure, des temples apolitiques où l’on disserte, dans la sérénité la plus totale, sur Descartes et la tectonique des plaques.

Heureusement, Élisabeth Borne, qui n’est pourtant pas connue pour son audace rhétorique, a décidé de remonter la pente glissante sur laquelle son collègue s’était vautré. « Ce courant existe dans la société, donc nécessairement à l’université. » Une phrase frappée du bon sens, qui n’aurait rien d’extraordinaire… si elle ne sonnait pas comme une déclaration de guerre au sein même du gouvernement.


Quand la gauche radicale fait son marché à la fac

Que des franges de l’extrême gauche pactisent depuis des années avec les courants islamistes au nom d’un antiracisme victimaire, c’est un fait établi. Les exemples pullulent : conférences interdites aux « non racisés », refus d’enseigner Voltaire au nom de son « eurocentrisme », apologie du port du voile sous prétexte de « libération des corps », etc. L’université française n’est pas qu’un champ d’études, c’est devenu un champ de bataille idéologique.

Philippe Baptiste, en niant l’existence de l’islamo-gauchisme, préfère fermer les yeux sur cette dérive. Peut-être pour éviter d’avoir à affronter les syndicats étudiants, les collectifs « décoloniaux » et les enseignants militants qui confondent recherche et prêche politique. Peut-être aussi par manque de courage, tout simplement.

La République menacée depuis ses amphithéâtres

La stratégie d’entrisme n’est plus un fantasme obssessionel d’hommes de droite. C’est une réalité que des ministres lucides – de gauche comme de droite – ont déjà dénoncée. Jean-Michel Blanquer avait tenté d’y mettre des mots. Frédérique Vidal avait voulu ouvrir une enquête. Et à chaque fois, la même mécanique s’est enclenchée : cris d’orfraie médiatiques, pétitions d’universitaires indignés, tribunes enflammées contre une supposée « chasse aux sorcières ».

Mais à force de nier, la République prépare elle-même son effondrement. Car pendant que les ministres tergiversent, que les sociologues subventionnés réécrivent l’histoire et que les syndicats étudiants jouent les procureurs idéologiques, l’université devient le laboratoire d’une nouvelle forme de sécession : religieuse, communautaire, antinationale.

Quand l’idéologie remplace le savoir

Il n’est pas question ici de chasse aux sorcières. Il est question de savoir si l’université doit rester un lieu de transmission du savoir ou devenir un lieu de diffusion du ressentiment. Or ce ressentiment, aujourd’hui, prend les traits d’un islamo-gauchisme qui nie l’universalisme républicain, méprise la culture française et soutient, de fait, ceux qui veulent la déconstruire.

Le plus ironique, c’est qu’il a fallu qu’Élisabeth Borne – pas exactement une passionaria identitaire – hausse la voix pour rappeler que la République ne peut pas se permettre d’être naïve. Alors que son propre gouvernement regarde ailleurs.

Mais au fond, peut-on s’en étonner ? Quand un ministre nie l’évidence, quand les universités deviennent des bastions militants, et quand ceux qui dénoncent cela sont systématiquement soupçonnés de « fascisation », il ne reste plus à la République qu’un rôle : celui du témoin impuissant de sa propre dépossession.

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