Islamisme, puissances, frontières : ce que révèle vraiment le rapport danois

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Le dernier rapport du renseignement danois n’a rien d’un document anodin. En quelques dizaines de pages, il pulvérise les discours rassurants, démonte les postures idéologiques et met en lumière une réalité que les élites européennes s’obstinent à contourner depuis des années : le continent est exposé, fragmenté et dangereusement naïf.

Nommer les menaces, enfin

Première rupture : le rapport ose nommer les dangers. Sans circonvolutions, sans langage euphémisé. L’islamisme y est désigné comme une menace centrale, persistante, structurelle. Non pas un phénomène résiduel, ni une dérive marginale, mais un risque durable, alimenté par les conflits du Moyen-Orient, l’idéologie jihadiste et la circulation des individus.


Le lien établi entre terrorisme islamiste et immigration irrégulière n’est pas nouveau. Ce qui l’est, en revanche, c’est qu’un service de renseignement européen l’assume publiquement. À rebours du discours dominant, le rapport souligne l’existence de réseaux, de complicités, d’endoctrinement et de zones grises où l’aveuglement politique a laissé prospérer le danger.

Une Europe encerclée

Le Danemark décrit une Europe prise en étau. À l’Est, une Russie engagée dans une logique de confrontation durable avec l’Occident, fondée sur la militarisation et la préparation de long terme.

À l’autre bout du spectre, la Chine apparaît comme une puissance patiente, méthodique, obsédée par l’influence, l’espionnage et la captation technologique. Rien de spectaculaire, tout est feutré, mais l’objectif est clair : affaiblir les démocraties occidentales de l’intérieur.

Le choc américain

Là où le rapport provoque un véritable électrochoc, c’est lorsqu’il évoque les États-Unis. Pour la première fois, Washington est évoqué comme une menace potentielle. Non pas militaire au sens classique, mais stratégique. Intérêts divergents, pressions économiques, imprévisibilité diplomatique : l’allié historique n’est plus perçu comme un garant automatique de la sécurité européenne.

Cette analyse ne relève pas de l’anti-américanisme. Elle traduit un constat froid : l’Europe ne peut plus se reposer sur une protection extérieure tout en refusant de se penser comme puissance. Or, depuis des décennies, l’Union européenne confond commerce, morale et stratégie.

L’échec du déni idéologique

Ce rapport met en accusation un logiciel politique. Celui d’une Europe persuadée que les frontières sont obsolètes, que les menaces se dissolvent dans le droit, que la sécurité est un sujet secondaire face aux injonctions sociétales. Le Danemark, qui a déjà rompu avec l’angélisme migratoire, en tire aujourd’hui les conséquences sécuritaires.

Pendant que certains pays nomment, anticipent et protègent, d’autres persistent à moraliser, relativiser et expliquer. Le résultat est visible : vulnérabilité accrue, dépendance stratégique, incapacité à faire face aux crises.

Une leçon pour la France

La France ferait bien de lire ce rapport sans œillères. Elle qui subit depuis des années les coups de l’islamisme, les tensions migratoires, l’effacement stratégique, continue pourtant à nier les liens, à fragmenter les responsabilités et à s’en remettre à des slogans.

Le renseignement danois ne propose pas de solution miracle. Il pose un diagnostic. Lucide, sévère, sans complaisance. Tout ce que l’Europe refuse encore de faire collectivement.

À force de refuser de voir le réel, celui-ci finit toujours par s’imposer. Brutalement.

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