Une remise à zéro. Une mise à plat.

Autour de moi, de nombreuses personnes sont encore en plein déni. Elles attendent « de reprendre le boulot » le plus vite possible. Nombreux sont ceux qui n’ont encore rien compris. Ils n’ont pas saisi que l’humanité est en phase de réinitialisation.

Bien sûr, certains d’entre nous sortiront indemnes de cette aventure. Si l’on en croit les prévisions des scientifiques, environ 70% de l’humanité aura été contaminée. Croyez-vous sincèrement que le monde sera identique ? Croyez-vous vraiment que la confiance envers les gouvernants sera restaurée ? Elle n’était déjà pas bien haute avant cette crise, mais alors maintenant…

Les survivants auront enterré leurs morts, après avoir subi les mensonges, les approximations, les errements de ceux qui étaient supposés nous protéger. Croyez-vous que Sibeth, après nous avoir tant menti, pourra encore exhiber ses pyjamas sans risquer le lynchage ? Le monde qui se profile, le monde dont hériteront ceux qui auront survécu, sera le monde du « no bullshit ». On aura appris pendant des mois et des mois à se recentrer sur l’essentiel, à protéger femme et enfants, à considérer l’achat de nourriture comme le point culminant de la semaine. Le monde s’aperçoit jour après jour que des milliers d’entreprises fournissaient des « services » dont on peut très bien se passer.

Seuls les superficiels, ceux qui n’ont ni vie intérieure ni lectures, souffrent le martyre en ce moment. Les autres découvrent avec étonnement et un surprenant ravissement que la vie simple, la vie de nos ancêtres, la vie en quasi autarcie, est douce. Ma voisine a planté des légumes dans son jardin.

Je fais l’école pour mes enfants. Plus d’influence de l’Éducation dite nationale sur ce que je leur enseigne de notre Histoire, de notre Geste. À la maison, je suis Alain Decaux.

Je ne sais pas si je ferai partie des survivants ou bien si j’écris là mes dernières lignes. Mais je souris à l’idée que le monde dont hériteront mes enfants sera fort différent de celui qui se développait sous nos yeux il y a encore quelques mois. Et je ne suis pas sûr que ce soit une mauvaise chose. Même si je dois y laisser la vie.

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