Mme Hidalgo a gagné sa réélection.

Quelle chance pour sa clientèle écolo faite d’usagers des vélos hybrides, de trottinettes, de rollers et autres skateboards, de mono roues, de scooters, bref, pour l’essentiel, des bobos.

Il faut dire que depuis le déconfinement, c’est le défoulement dans l’espace public. Si les voitures font profil bas, les adeptes des deux roues s’en donnent à cœur joie. Mais cette victoire, c’est la défaite des piétons. Les malheureux n’ont qu’à bien se tenir. Car, si la petite reine est roi du pavé, elle l’est aussi sur le trottoir. Elle est choyée. Le code de la route ? Connais pas ! Souvent à deux sur leurs engins, et smartphone en main s’il vous plait, feux rouges, sens interdits, passages piétons, vitesse limitée, rien ne leur résiste et encore moins les bipèdes. Traverser à pied une grande ou une petite artère devient une entreprise périlleuse.

Comme il (vélos et autres) en vient dans tous les sens et parfois à grande vitesse et le tout en silence (moteurs électriques), certains et certaines se font écharper. Et cela sans bruit. Et surtout pas un mot d’excuse et, dans beaucoup de cas, pas d’assurance bien sûr. Vous pensez que c’est exagéré ? Les chiffres sont là : 20% des victimes (15% des décès) de la circulation sont des piétons et les deux tiers en ville (sécurité routière). Et ces victimes ? Essentiellement des personnes de plus de 70 ans et des enfants. Les chiffres ne font que croître et le bilan du déconfinement risque d’être lourd (+15% au moins).

Il ne s’agit pas d’une charge contre les deux-roues. Bien au contraire. Bien encadré, les déplacements en deux roues, surtout s’ils sont sans moteur, sont les moins polluants et souvent les plus rapides. Mais Paris n’est pas Amsterdam. Là-bas c’est un mode de vie organisé et cool, ici c’est la jungle. Il ne tient qu’à la municipalité d’encadrer ce mode de déplacement et de faire respecter un minimum de règles de bonne conduite et, pourquoi pas, le code de la route ?

Le laxisme socialiste est l’envers du vivre ensemble. Ce n’est pas une fatalité. À Lyon, par exemple, la nouvelle municipalité, pourtant vert pomme, semble vouloir faire la place aux piétons avec des voies qui leur seront dédiées et d’où les deux roues seraient exclues. Ouf ! Pour Paris, on peut rêver. Devrons-nous attendre 2026 pour que les piétons rescapés puissent se déplacer sans risque ?

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