Certaines images de ce samedi « Acte IV » furent assez violentes, mais ce ne sont pas celles que vous croyez. Non, les images qui m’ont le plus marquée sont celles de quelques Parisiens attablés en terrasse chauffée pour prendre le petit expresso du samedi après-midi, exactement dans les mêmes rues dans lesquelles déferlaient les Gilets Jaunes poursuivis de la Police montée. 

Il faut dire la vérité, même si les mots peuvent fâcher des égos : Paris ne se sent pas du tout concerné par le mouvement. Paris, calme, attend que ça se tasse. Paris, stoïque, attend que ces gens veuillent bien réintégrer leurs régions.

Or, sans Paris, aucune révolution n’est possible en France. C’est une leçon de l’Histoire à laquelle auraient dû penser les Gilets Jaunes. 1789, 1840, 1871, furent des mouvements parisiens, souvent contre les provinces. L’inverse est tout simplement impossible.

Paris, diront les Gilets Jaunes, ce sont les bobos, les privilégiés, bref, « les riches ». C’est probablement vrai, mais alors quelle issue à ce mouvement, si la capitale (mot dont le sens est bien « tête », rappelons-le quand même) y est opposée ?

Peu organisé, refusant la représentation, s’opposant au dialogue avec les représentants des institutions, ayant des revendications parfois assez exotiques, le mouvement des Gilets Jaunes, composé de braves gens qui pensent encore que l’Etat peut tout et eux peu (alors que la réalité est exactement l’inverse dans le monde moderne), vient de rencontrer un mur : le professionnalisme des forces de l’ordre, tant au niveau opérationnel qu’au niveau stratégique. 

Les conséquences économiques de ces « Actes » hebdomadaires sont évidemment graves. Et in fine, ce sont précisément ceux qui manifestent qui en paieront le prix. Ce n’est probablement pas ce qu’ils espéraient. Mais Paris est une citadelle imprenable. Paris flotte et ne coule pas.

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