Le verdict est tombé, implacable : Fitch rétrograde la dette française. De « AA- » à « A+ ». Un symbole terrible : la France n’est plus dans le peloton de tête, elle bascule dans la catégorie des pays médiocres, ceux qu’on regarde avec suspicion.
Les raisons ? Toujours les mêmes. Une dette abyssale — 3345 milliards d’euros —, des déficits hors de contrôle, et surtout une paralysie politique totale. Quatre gouvernements en un an, un budget rafistolé chaque automne, des promesses jamais tenues. Résultat : la confiance s’effrite, et même les agences de notation, d’ordinaire prudentes, ne croient plus au « miracle français ».
Ce déclassement n’est pas qu’une affaire de techniciens. Il aura des conséquences très concrètes : hausse des taux d’intérêt, charge de la dette qui explose (107 milliards prévus en 2029, contre 58,8 milliards l’an dernier), et donc moins d’argent pour tout le reste. Pendant ce temps, l’Italie, pourtant endettée à 138 % de son PIB, inspire davantage confiance grâce à une réduction de ses déficits. Oui, l’Italie de Giorgia Meloni réussit là où la France de Macron échoue.
Le signal envoyé par Fitch est clair : le temps des illusions est terminé. Les marchés, eux, regardent les faits, pas les beaux discours. Et les faits disent que la France vit au-dessus de ses moyens, refuse toute réforme sérieuse, et préfère distribuer des chèques pour acheter la paix sociale.
Sébastien Lecornu, fraîchement arrivé à Matignon, demandait un peu de patience. Fitch lui répond sèchement : plus de temps, plus de crédit. Les agences qui suivent — Moody’s, Standard & Poor’s — feront probablement de même. La France entre dans une spirale dangereuse : chaque jour plus dépendante des investisseurs étrangers (qui détiennent déjà plus de la moitié de notre dette), chaque jour moins crédible.
Nous y voilà : des décennies de lâcheté politique nous rattrapent. Le fameux « modèle social » que nos élites présentent comme un trésor unique n’est plus financé que par des dettes accumulées, et désormais sanctionnées. Et qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas Fitch qui humilie la France, c’est la France qui s’humilie elle-même, incapable de se réformer, prisonnière de ses corporatismes, de sa dépense publique insensée et de ses illusions européennes.
Bienvenue dans le club des « simples A ». Une honte nationale.