Ils le disent tous : l’Algarve, c’est la France d’avant. Celle des années 1950, 1960, 1970, c’est selon. « Celle qu’on aimait bien. » Une France prospère, travailleuse, respectueuse de l’autorité, sans problème de sécurité ni incivilités. Pas celle des 35 heures, de la fraude sociale, des déserts médicaux ou du regroupement familial. Cette France-là, ils ne la reconnaissent plus et la trouvent « déliquescente ».

« Il y a eu un changement radical qui se voit dans les statistiques, explique à nos confrères du Monde Laurent Goater, président du conseil consulaire au Portugal, une instance qui représente les Français expatriés auprès des ambassades et des consulats. Sur 50.000 Français installés au Portugal, presque la moitié est en Algarve, et, parmi eux, les retraités sont surreprésentés. »

Au bureau de vote de Faro, le seul pour toute l’Algarve, Eric Zemmour et Marine Le Pen sont respectivement arrivés en tête aux premier et second tours de l’élection présidentielle de 2022.

Ceux qui sont installés en Algarve « rejettent la politique migratoire en France », déclare sans détour Jean-Michel Richter, expert-comptable sexagénaire retraité installé à Albufeira. « C’est une région pour les gens qui en avaient assez. Il y a en France une dérive ethnique insupportable », juge-t-il.

Print Friendly, PDF & Email