Et maintenant, des « villages » pour « mineurs isolés »

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On croyait avoir tout vu. Après les hôtels transformés en foyers, les écoles livrées à la submersion et les quartiers abandonnés à la loi du plus fort, voici maintenant les « villages pour mineurs isolés ». De jolis mots pour dissimuler une réalité brutale : l’installation forcée, au cœur des Yvelines, de près d’un millier de jeunes migrants sans famille, dont la majorité sont des garçons âgés de seize à dix-sept ans.

Le département, sous pression de l’État, a décidé la création d’une dizaine de centres, répartis sur des communes souvent paisibles, parfois rurales. Les élus locaux ? Mis devant le fait accompli. Les habitants ? Ignorés. Le préfet, les technocrates et les services sociaux ont tranché. Qu’importe les inquiétudes, qu’importe la sécurité, qu’importe le consentement des populations. La mécanique idéologique prime : accueillir d’abord, réfléchir ensuite.


À Mantes-la-Jolie, le symbole est saisissant. C’est dans le quartier du Val Fourré, l’un des plus gangrenés par le trafic de drogue et les règlements de comptes, que l’on a choisi d’installer le premier centre. Un quartier déjà meurtri, saturé de violence, où la police avance à pas comptés. Et c’est là, précisément là, que l’on veut regrouper une centaine de jeunes hommes venus d’Afrique de l’Ouest, sans attaches, souvent livrés à eux-mêmes. Qui peut croire, sincèrement, que cette décision favorisera leur intégration ? Qui peut penser qu’elle n’aggravera pas l’explosion déjà en cours ?

Le maire de Mantes, Raphaël Cognet, a eu raison de parler d’une « bombe atomique ». Parce que c’en est une. Sur le terrain, les habitants le savent : cette bombe, c’est la peur du lendemain, celle d’un voisinage incontrôlable, d’un quotidien bouleversé, d’une insécurité nouvelle.

À Chapet, le contraste est tout aussi effarant. Un petit village tranquille, 1300 habitants, aucune infrastructure, pas de commerces, pas de police municipale. Et pourtant, 25 bungalows y sont prévus. Où iraient ces jeunes ? Errer sur les routes, dans les champs ? C’est tout le drame de cette politique : elle ne cherche pas à intégrer, elle cherche à disperser pour faire taire les statistiques.

Les maires, de droite comme du centre, n’en peuvent plus. Ils dénoncent des décisions prises en catimini, sans concertation, sans étude d’impact. Le maire de Chapet, Benoît de Laurens, résume d’une phrase : « On veut être généreux, mais on n’a pas les moyens de notre générosité. » Tout est dit. L’État commande, les départements exécutent, les communes encaissent.

Et pendant ce temps, les donneurs de leçons s’applaudissent entre eux. Les mêmes qui vivent à Paris, loin des réalités, expliquent que « la France doit prendre sa part ». Mais ce n’est pas dans les 6ᵉ ou 7ᵉ arrondissements que s’élèvent les bungalows. Ce n’est pas devant les écoles privées de la rive gauche que l’on placera ces centres. C’est toujours ailleurs. Toujours chez les autres.

Ce qui se joue dans les Yvelines n’est pas un simple désaccord administratif : c’est le refus de l’enracinement populaire face à la religion de l’accueil. C’est la France périphérique, celle des villages, des banlieues modestes, qui dit non à la folie d’État. Non à ces projets décidés d’en haut, non à la culpabilisation permanente, non à cette morale à sens unique où toute prudence devient « haine », et tout bon sens « repli ».

Les habitants ont peur d’un système qui ment, qui cache, qui impose. Ils ont peur de voir leurs communes défigurées par la politique des chiffres. Ils ont peur, tout simplement, que leur pays leur échappe.

Alors oui, ce qui se prépare dans les Yvelines sera une bombe. Mais pas seulement pour Mantes ou Chapet. Ce sera une bombe pour toute la France, celle qui travaille, qui élève ses enfants, et qui ne veut plus qu’on lui impose l’utopie à coups de bulldozer administratif.

Et quand cette bombe explosera, les technocrates de Versailles ou de Paris s’étonneront encore : « Nous ne comprenons pas pourquoi les Français votent mal. »

On ne détruit pas impunément le bon sens des peuples.

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