La direction de BFMTV a lancé une enquête interne pour élucider la source de certains contenus diffusés par la chaîne dans des circonstances suspectes. Au moins un de ces contenus concerne le Maroc, des images et des propos qui n’ont pas suivi les processus de validation habituels ont été diffusés dans l’émission « Le journal de la nuit », un journal télévisé diffusé à partir de minuit, ce qui a suscité des suspicions quant à des opérations d’influence dont l’origine n’a pas été identifiée.

« Une enquête interne a été ouverte il y a deux semaines suite à des informations reçues concernant un journaliste de notre chaîne », a confirmé Hervé Beroud, directeur général délégué d’Altice Média, la maison mère de BFMTV. « Ce journaliste est en dispense d’activité depuis le début de cette enquête et pour tout le temps de cette enquête. BFM est probablement victime dans cette affaire et nous ne pouvons tolérer aucune suspicion sur le travail de l’ensemble de notre rédaction et de nos 300 journalistes », a-t-il ajouté.

Des auditions ont été lancées pour comprendre la diffusion de reportages présentés par Rachid M’Barki, notamment sur le forum économique de Dakhla, une ville du sud du Maroc où des investisseurs espagnols se sont réunis en juin 2022. Le présentateur a fait référence au « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, attribué à la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». Cette expression est inhabituelle dans les médias français, car elle se rapporte à la situation du Sahara occidental, qui est au cœur d’une grave crise diplomatique entre le Maroc et l’Algérie.

Rachid M’Barki, invité à une célébration du 20e anniversaire de l’accession au trône du roi du Maroc en 2019, a parlé de ses liens avec le pays dans une interview vidéo publiée par le média marocain Le 360, considéré comme proche du pouvoir. Interrogé sur sa participation à un rapprochement entre la France et le Maroc « à travers des ONG », il a déclaré vouloir « rester très discret là-dessus » et a ajouté « j’essaye d’agir à ma manière à mon petit niveau pour faire briller le Maroc« . Au moment de l’interview, il était déjà présentateur à BFMTV et un visage familier de l’antenne.

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