Nos confrères du Monde ont publié une gigantesque portrait du Président de la république, plutôt à charge. Mais un extrait de ce portrait a éveillé notre intérêt. Le voici :

L’immigration, c’est le sujet sur lequel planchent Emmanuel Macron, Alexis Kohler et le ministre de la santé d’alors, Aurélien Rousseau, un jour d’automne 2023. Lors d’une réunion à l’Elysée, ils évoquent l’hôpital public et l’aide médicale d’Etat aux étrangers en situation irrégulière, que la droite veut supprimer.

« Le problème des urgences dans ce pays, c’est que c’est rempli de Mamadou, lance le chef de l’Etat.

– Non, ce n’est pas le premier problème de l’hôpital, nuance le ministre de la santé.

– Si, si. Vas-y, tu vas voir ! »

Comme souvent, Alexis Kohler tente de polir les certitudes présidentielles, mais pas assez pour éviter une dose de « préférence nationale » dans l’attribution des allocations familiales, avant la censure par le Conseil constitutionnel.

Le 9 juin, lorsqu’il dissout l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron n’a pas compris que la gauche sociale-démocrate, qu’il avait détournée de son cours, va s’unir et revenir dans son lit d’origine. Le 7 juillet, les Français portent en tête des élections législatives les gauches alliées dans un Nouveau Front populaire. Mais pas question de donner trop d’importance à ces Lucie Castets, ces Marine Tondelier, ces « cocottes », comme il les appelle en petit comité. Fin août, le président livre son diagnostic au cours d’une réunion : « Les Français ne veulent pas de la gauche. » Pour lui, ils veulent moins d’écologie et moins d’immigrés.