« Nous voici réunis pour commémorer l’exécution du roi Louis XVI.
Chaque année, fidèles à cette commémoration, nous entretenons la mémoire de ce moment qui rendit la France orpheline. En effet, ce jour du 21 janvier 1793 vit bien plus que la mort d’un homme innocent des crimes qu’on lui imputait. Il vit la mort de celui qui se vivait comme un père pour tous ses peuples et qui était reconnu comme tel par les Français.
Le couperet qui s’abattit à 10h22 à Paris ne mit pas seulement un terme à 39 ans d’une vie humaine mais bien à plusieurs siècles d’une tradition authentiquement chrétienne et française. Le chaos qui s’ensuivit en France et en Europe durant plus de 20 ans est la manifestation du caractère profondément subversif de cet événement. Mais il serait désespérant et malhonnête de s’arrêter à ces lignes de notre histoire. En effet, la monarchie française n’avait pas encore dit son dernier mot. Et pour cause, l’année qui vient de s’écouler nous a permis de célébrer le bicentenaire de la disparition du roi Louis XVIII, mort sur son trône, aux Tuileries. Quelle puissante leçon d’espoir et de détermination ! Qui, en 1810, pouvait encore espérer que le lys refleurirait un jour en France, alors que Napoléon régnait en maître, sur la France comme en Europe ? Des Français comme vous n’avaient pourtant jamais abdiqué cette juste espérance. Et quand le moment vint, ils se levèrent en nombre pour accueillir celui qui fut reconnu comme ce qu’il n’avait jamais cessé d’être : l’héritier de l’antique monarchie française.
Le double retour de Louis XVIII en 1814 et en 1815 doit nous faire espérer que rien n’est jamais définitif. Rien ne peut éternellement s’opposer à une volonté constante et déterminée. La mort du roi Louis XVI ne doit jamais devenir dans notre esprit le point final de l’histoire de France. Gardons la foi et l’espérance, soyons résolument tournés vers l’avenir pour que nous puissions entreprendre de restaurer notre beau pays.
Je veux également profiter de vous retrouver tous réunis pour vous adresser mes voeux les plus sincères,
au seuil de l’année 2025. Que la nouvelle année permette à chacun de retrouver les chemins de l’espoir et de croire de nouveau en l’avenir. Cette voie est possible si nous en avons la volonté.
L’histoire de la France nous apprend qu’il n’est jamais de situation si désespérante soit-elle qui ne trouve son dénouement. Il y a toujours eu des hommes de bien, qui continuent à entreprendre et à se battre pour apporter à leurs contemporains cette harmonie et les progrès qu’ils chérissent tant. C’est pourquoi, malgré le temps difficile que nous vivons, j’ai confiance quant au retour de jour heureux, si, collectivement, nous œuvrons dans ce sens et si, individuellement, nous acceptons nos responsabilités de tout ordre, dans le souci de l’équilibre entre droits et devoirs. Cela passe par les familles et nos activités qui doivent être soucieuses du bien commun.
Sans doute faut-il aussi ouvrir une réflexion sur les institutions comme cela était souvent le cas au cours de notre histoire. Comment ne serions-nous pas capables de faire ce qu’ont réalisé en leur temps Louis IX, François Ier, Henri IV, Louis XIV, à savoir : faire évoluer la société, non pas vers sa perte, mais vers son salut. Les institutions actuelles ont montré ces derniers mois combien elles étaient usées et ne répondaient plus à ce qui fait normalement l’essence même du pouvoir, à savoir la gestion des hommes et des choses.
La démocratie n’est plus qu’un vain mot quand elle n’assure plus la représentativité des forces vives.
Le droit lui-même est bafoué quand il sert les intérêts de certaines communautés et ne garantit plus la justice quand les délinquants sont préférés aux victimes, quand la partialité supplante l’équité.
L’économie est faussée quand elle ne sert plus à produire pour répondre aux besoins, mais qu’elle n’est plus que financiarisation au profit de quelques-uns.
Ce sont maintenant non plus seulement telle ou telle catégorie de la société qui est atteinte, mais la société dans son ensemble du haut au bas de l’échelle sociale. Tout nous porte à redonner à nos institutions le souffle qui leur manque depuis des décennies. Ainsi seront chassés les doutes de l’inquiétude, qui ronge notre société et ébranle la France.
Appuyons-nous sur l’histoire, nos valeurs et nos traditions. Revenons aux fondamentaux puisés aux racines chrétiennes et à celles de l’Antiquité gréco-romaine. Ce sont ces principes et ces valeurs dont la Révolution nous a coupés et qui peu à peu ont été oubliés jusqu’à mener la France à l’abandon des promesses de son baptême. Retrouvons-les et la France se réinscrira dans sa destinée qui est d’être souveraine. Redevenant grande, fière, audacieuse, elle retrouvera aussi sa mission de modèle pour éclairer les nations. Elles en ont tant besoin alors que dans une grande partie du monde, la barbarie revient.
Abandonnons les idéologies et le déni qu’elles engendrent pour renouer avec le réel. Retrouvons dans tous les domaines l’objectif du bien commun partagé, la res publica, c’est-à-dire la volonté de faire passer l’intérêt social nécessaire à tous avant les individualismes. Cet esprit fait de volonté, de réalisme et de bon sens est celui qui a guidé la France durant des siècles. Abandonné progressivement à partir du XVIIIe siècle, il n’est heureusement pas perdu. Il demeure dans de nombreux foyers et se transmet dans les familles. Amour du travail, du métier bien fait, souci des autres sont ce qui fait vivre la France que l’on aime et lui permet d’échapper aux fausses valeurs délétères qui détruisent notre société. Ainsi, il y a en ce début d’année suffisamment d’espoir pour croire en l’avenir. N’ayez pas peur, n’ayons pas peur. La France possède de nombreux atouts. Il lui faut maintenant les ordonner vers le bien commun, vers le renouveau.
Tels sont les vœux que je forme en ce début d’année, sachant que Notre Dame qui vient encore de faire tant de miracles et Saint-Louis veillent sur notre cher et vieux pays.
Merci.