Cybersécurité : la France sous attaque permanente, et toujours mal préparée

Photo : Kevin Horvat

Près d’une entreprise française sur deux a été victime d’une cyberattaque réussie en 2024. Le chiffre, issu du baromètre CESIN 2025, glace d’autant plus qu’il ne baisse pas : la menace est désormais constante, diffuse, et touche tout le tissu économique, des multinationales aux PME familiales.

Derrière ces statistiques froides, une réalité inquiétante : 42 % des entreprises attaquées ont subi une fuite de données, soit une hausse de 11 points en un an. Autrement dit, presque la moitié des structures compromises ont vu des informations confidentielles — souvent des données clients, stratégiques ou RH — s’évaporer dans la nature numérique.


Les méthodes des cybercriminels ne changent guère : phishing, rançongiciels, attaques par déni de service. Ce qui change, c’est leur efficacité. Car la plupart des intrusions passent encore par des négligences humaines ou organisationnelles : comptes oubliés, mises à jour repoussées, mots de passe faibles, accès partagés. Autant de portes ouvertes que les pirates franchissent sans difficulté.

Selon l’ANSSI, plus de 4 300 incidents ont été recensés en 2024, soit une augmentation de 15 %. Le coût moyen d’une attaque ? 58 600 euros, selon la Fevad — une somme qui peut suffire à faire tomber une petite entreprise déjà fragilisée par l’inflation ou la baisse d’activité.

Pourtant, la cybersécurité reste trop souvent perçue comme une contrainte plutôt qu’une urgence. Beaucoup de dirigeants continuent d’imaginer que les attaques ne visent que les grandes structures ou les administrations sensibles. Une illusion dangereuse, quand on sait que les pirates automatisent désormais leurs offensives à grande échelle, ciblant la moindre faille, le moindre mot de passe oublié.

La guerre numérique n’est plus une menace théorique : elle est quotidienne, silencieuse, et nationale. Chaque messagerie non sécurisée, chaque réseau mal segmenté devient un champ de bataille potentiel.

Il est temps que les entreprises françaises comprennent qu’en 2025, ne pas investir dans la cybersécurité, c’est financer les pirates.

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