Classement de Shanghai : l’université française se contente des miettes

Openverse

Chaque été, c’est la même litanie : Harvard triomphe, Oxford et Cambridge paradent, et la France s’offre une poignée de places d’honneur comme on se félicite d’un accessit. Le dernier classement de Shanghai, publié le 15 août, ne fait pas exception : quatre universités françaises dans le top 100… et une domination écrasante des États-Unis, flanqués de leurs cousins britanniques.

Paris-Saclay, fleuron tricolore, se hisse à la 13ᵉ place, perdant une marche au profit de Cornell. Derrière elle, PSL (34ᵉ), Sorbonne Université (43ᵉ) et Paris-Cité (60ᵉ) complètent le tableau. De quoi réjouir le ministère ? Sans doute. De quoi rivaliser avec l’élite mondiale ? Certainement pas.


Le constat est brutal : le top 10 reste entièrement anglophone. Harvard, Stanford, MIT, Cambridge, Berkeley, Oxford… Les noms changent à peine, signe d’une hégémonie intellectuelle et scientifique solidement installée depuis des décennies. Et derrière l’apparente diversité des classements, une réalité : la France se bat pour exister, alors que la Chine aligne déjà 244 universités dans le top 1000, dont 15 dans le top 100.

Certes, nous comptons 27 établissements français parmi les 1000 meilleurs, et 18 dans le top 500. Mais pour un pays qui aime se présenter comme “patrie des Lumières” et “terre de savoir”, le résultat a un goût amer. On s’enthousiasme pour quelques places grappillées ici ou là, tout en fermant les yeux sur le fossé abyssal qui nous sépare des grandes puissances académiques.

La méthodologie du classement n’arrange rien : Nobel, Médailles Fields, publications dans Nature et Science… Autant d’indicateurs qui valorisent les mastodontes anglo-saxons et leurs budgets colossaux.

Le résultat ? Un système universitaire qui continue de se congratuler pour sa “résistance” au modèle anglo-saxon, tout en acceptant, année après année, une place d’outsider. Et pendant ce temps-là, le discours officiel préfère parler de “rayonnement” plutôt que d’infériorité structurelle.

Si nous voulons voir un jour une université française détrôner Harvard, il faudra autre chose que des réformes cosmétiques et des slogans ministériels. Il faudra retrouver l’ambition — la vraie — de former les meilleurs, et pas seulement de figurer dans le classement.

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