Christine Laydu, la maman de Nounours, s’est éteinte à 94 ans

Il y a des disparitions discrètes, presque murmurées. Et pourtant, elles laissent derrière elles un vide immense dans la mémoire collective. Christine Laydu, coauteur de Bonne nuit les petits, vient de s’éteindre à l’âge de 94 ans, à son domicile de Morigny-Champigny. Avec elle, c’est un peu de l’enfance française qui tire doucement sa révérence.

Nounours, Pimprenelle et Nicolas : les veilleurs du soir

C’est avec son mari, Claude Laydu, disparu en 2011, que Christine avait façonné l’univers feutré et bienveillant de Bonne nuit les petits. Un rituel du soir pour des millions d’enfants, bercés par le souffle du Marchand de sable et les aventures tendres de Nounours, venu du ciel pour veiller sur Nicolas et Pimprenelle.


Créée dans les années 60, l’émission fut l’une des toutes premières fictions régulières pour les enfants à la télévision française. Un format court, simple, mais d’une redoutable efficacité : quelques notes de pipeau, une descente de nuage, et la magie opérait.

Une œuvre artisanale devenue culte

Christine Laydu ne fut pas qu’une plume. Elle mit aussi la main à la pâte : écriture des scénarios, création des marionnettes, conception des costumes. C’est elle, aussi, qui prolongea l’univers sur papier, avec des livres, des disques, des cassettes. Son empreinte est partout, même si son nom est resté dans l’ombre du Marchand de sable.

De 1962 à 1973 sur la RTF et l’ORTF, puis en 1976 sur TF1, et enfin sur France 2 jusqu’à la fin des années 90, Bonne nuit les petits aura accompagné plusieurs générations, avant de s’endormir à son tour à la fin du XXe siècle. Nounours et ses neveux, les rires feutrés, les voix familières : tout cela a fait partie du patrimoine invisible des enfances françaises.

Un dernier au revoir depuis le nuage

Christine Laydu rejoint aujourd’hui son époux Claude, et Michel Manini, le réalisateur historique de la série, décédé en 2023. Il ne reste désormais que la tendresse intacte des souvenirs, ce sentiment doux-amer que la télévision d’autrefois savait aussi parler aux âmes des petits.

Et peut-être, ce soir, dans un recoin de la mémoire d’un adulte devenu parent à son tour, une voix murmurera encore : « Bonne nuit les petits… »

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