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Le 22 mars peu après 17 heures, cette octogénaire, un « visage paisible, connu et aimé de tous dans le quartier », a été fauchée par un deux-roues conduit par deux jeunes hommes de 16 ans, l’un portant un casque à la visière fumée et l’autre une cagoule noire. Le choc a été tel que la retraitée a été projetée à plusieurs mètres. La moto a fait demi-tour vers l’intersection de la rue Corot et de la rue Général-Paulet à Brest, et selon les témoins, l’un des deux jeunes aurait fait un doigt d’honneur aux passants avant de fuir les lieux.

Le pilote de la moto et son passager, dont les casiers respectifs sont déjà « longs comme le bras », d’après des habitants, se sont finalement rendus vendredi. Selon des riverains, « sous la pression du quartier et pour éviter, sans doute, une peine bien pire ». Car ils sont plus que défavorablement connus des services de police (notamment des stups) et de la justice, ainsi que le confirme le commissaire central Nicolas Hoarau. Lequel précise qu’ils ont été déferrés ce samedi matin et mis en examen pour « homicide involontaire aggravé par la circonstance d’un délit de fuite ». L’un a été placé en centre éducatif fermé, l’autre a été placé sous contrôle judiciaire.

Pour Laurence, 50 ans et Enora, 21 ans, respectivement fille et petite-fille de Cécile Le Lirzin, pas question de banaliser les rodéos urbains. Les circonstances précises de l’accident dramatique restent à déterminer. « Le problème, c’est que la police ne rentre pas dans le quartier et n’intervient quasiment jamais. Un noyau dur d’une grosse dizaine de jeunes entre 12 et 18 ans fait la loi et fout le bordel à Ponta depuis des années… voilà le problème« , estiment la fille et la petite-fille de la retraitée. Hosny Trabelsi, maire de quartier, acquiesce. « On a pourtant toutes les structures sociales qu’il faut ici… Mais il y a un trou quelque part dans la maille sociale, entre le côté éducatif et judiciaire. Comment gérer ces jeunes ? »

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