La scène aurait dû passer inaperçue. Un grand champion, une manifestation politique, quelques mots de courtoisie. Et pourtant, la gauche médiatique est entrée en transe. Gianluigi Buffon a commis l’irréparable : il a salué l’action de Giorgia Meloni sans demander pardon.
Trois phrases. Pas un manifeste, pas un discours idéologique, encore moins une provocation. Simplement un constat posé, calme, presque banal. Trop banal, justement, pour un camp politique qui supporte de plus en plus mal que le réel ne lui obéisse plus.
Gianluigi Buffon n’est ni un polémiste ni un professionnel du commentaire politique. Il est une figure du sport populaire, respectée bien au-delà des clivages. C’est précisément ce qui rend ses paroles insupportables pour la gauche : elles ne viennent pas d’un “camp”, mais d’un homme libre.
Lorsqu’il affirme que Giorgia Meloni représente l’Italie “de la meilleure manière possible”, il ne récite aucune fiche idéologique. Il exprime une impression partagée par des millions d’Italiens, mais que peu de personnalités publiques osent formuler à voix haute.
La gauche et le monopole du bien
Depuis des années, une règle tacite s’est imposée : les artistes, les sportifs, les figures populaires sont invités à s’exprimer, à condition de le faire dans le bon sens. Soutenir la gauche, dénoncer la droite, applaudir la “diversité”, réciter les mantras progressistes : voilà le prix de l’acceptabilité médiatique.
Quand l’un d’entre eux sort du cadre, la sanction est immédiate. Soupçons, procès d’intention, caricatures, parfois même insultes. Buffon n’échappe pas à la règle. Son crime n’est pas d’avoir soutenu Meloni, mais d’avoir brisé l’illusion d’un consensus moral artificiel.
Ce qui dérange le plus, en réalité, c’est le fond du message. Buffon parle de nation, de fierté collective, de réussite durable. Autant de notions devenues suspectes dans une gauche qui ne supporte plus que l’on puisse aimer son pays sans ironie ni repentance.
À travers Buffon, c’est une parole simple qui refait surface : gouverner longtemps n’est pas un scandale, représenter son pays dignement n’est pas une faute, et le succès n’est pas forcément honteux lorsqu’il n’est pas estampillé progressiste.
La fin du monopole symbolique
La colère suscitée par ces quelques mots révèle une fragilité profonde. La gauche n’a pas seulement perdu des élections ; elle perd peu à peu le contrôle du récit culturel. Les figures populaires ne lui appartiennent plus automatiquement. Elles pensent, parlent, observent, et parfois approuvent ce qui fonctionne.
Buffon n’a rien “fait exploser”. Il a simplement montré que le silence imposé commence à se fissurer. Et c’est peut-être cela, plus que Meloni elle-même, qui affole tant les commentateurs habituels.
Quand même le football refuse de se taire, c’est que le vent a déjà tourné.