Boualem Sansal : Retailleau, seul contre tous ?

Illustration : LLP

La France, jadis puissance souveraine, se tait. L’Algérie, elle, parade. Boualem Sansal, écrivain libre et courageux, croupit toujours dans une geôle algérienne. Et Emmanuel Macron, lui, attend. Qu’attend-il ? Que le régime de Tebboune l’invite à un dîner d’État ?

Depuis la condamnation de l’écrivain franco-algérien à cinq ans de prison pour avoir dit ce que tout le monde pense tout bas, l’Élysée observe un silence glacial. Pas un mot. Pas un geste. Pire : un mot d’ordre est donné aux ministres – signé Macron – : on se tait.


Heureusement, Bruno Retailleau, lui, refuse de se faire museler. Le ministre de l’Intérieur, dont la voix porte de plus en plus, refuse cette diplomatie de la honte. Il connaît Sansal, il le soutient. Et surtout, il ne croit plus aux chimères d’une relation fraternelle avec Alger.

Une diplomatie qui marche à genoux

Depuis l’affaire, la dissonance est manifeste entre Beauvau et le Quai d’Orsay. D’un côté, Retailleau veut taper du poing sur la table : accords migratoires, expulsions refusées, ingérences algériennes, espionnage… La coupe est pleine. De l’autre, l’Élysée temporise, recule, recadre.

Car Macron a sa propre histoire avec l’Algérie. Souvenez-vous : le « crime contre l’humanité », c’était lui. Le mea culpa permanent, c’est encore lui. La main tendue en espérant qu’on lui serre, plutôt qu’on lui crache dessus, toujours lui.

L’accord de 1968, ou l’arme nucléaire oubliée

Le nœud du problème ? Un certain accord migratoire de 1968 qui offre à l’Algérie un passeport quasi illimité pour ses ressortissants. Retailleau, Bayrou, Le Pen, Attal, même Philippe : tout le monde veut le remettre en cause. Tout le monde… sauf Macron.

Pourquoi cette frilosité ? Mystère. Peut-être une forme de syndrome post-colonial chronique. Peut-être un attachement quasi sentimental au mythe d’un « peuple frère ». Peut-être une peur panique d’enflammer les banlieues.

Mais pendant que le président joue la montre, Sansal, lui, vieillit dans sa cellule. Et la France, elle, passe pour une ex-puissance molle, sans nerf, sans fierté.

Le dernier mot reviendra-t-il enfin au peuple ?

Retailleau le sait : l’opinion gronde. Les Français n’en peuvent plus de cette soumission, de cette repentance perpétuelle, de cette diplomatie au garde-à-vous. Ils veulent qu’on parle clair, qu’on agisse net. Qu’on dise à l’Algérie ce qu’elle est devenue : un partenaire hostile, arrogant et ingrat.

Le sort de Boualem Sansal n’est pas une affaire individuelle. C’est un révélateur. Celui d’un malaise profond, d’une humiliation continue, d’un gouvernement qui ne sait plus défendre ses ressortissants ni ses principes.

Il est temps que ça change.

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La lettre patriote