Bayrou, les jours fériés et l’AME : le funambulisme mou d’un Premier ministre sans colonne vertébrale

Illustration : LLP

François Bayrou voulait jouer les hommes d’État. Il finit en petit boutiquier de la République, marchandant deux jours fériés contre une poignée de milliards, bricolant sur l’AME pour tenter d’amadouer la droite, tout en rassurant la gauche. Résultat : il ne convainc personne.

Depuis des semaines, l’ancien maire de Pau s’use en vidéos YouTube et en « consultations » sur Agora, persuadé qu’un gadget numérique suffira à faire avaler la pilule. Mais les Français ne s’y trompent pas : supprimer le lundi de Pâques ou le 8 mai pour remplir les caisses d’un État obèse est vécu comme une provocation. Trois quarts des sondés disent non. Et Bayrou, voyant la fronde monter, recule. Un jour, il promet la fermeté. Le lendemain, il « n’exclut pas » de renoncer. Le Béarnais n’avance pas, il trottine en zigzag.


Même spectacle sur l’AME. Pour rassurer la droite, Bayrou annonce vouloir restreindre par décret les soins accordés aux clandestins. Mais la ficelle est trop grosse : voilà des années que Les Républicains et le Rassemblement national dénoncent ce dispositif comme un aspirateur à immigration illégale. Bayrou ne fait que reprendre timidement leur discours, sans le courage d’aller jusqu’au bout. Résultat : la droite ne le croit pas, la gauche le déteste, et le centre qu’il prétend incarner n’existe plus que dans les rêves d’Emmanuel Macron.

Le plus pathétique, sans doute, est de voir cet homme se poser en sauveur de la nation alors qu’il enchaîne les petits renoncements. Bayrou n’a ni l’autorité de Philippe, ni l’habileté de Raffarin, ni la brutalité de Valls : il n’a que la mollesse des compromis ratés. À force de vouloir contenter tout le monde, il n’apaise personne.

La vérité, c’est que François Bayrou ne gouverne pas : il survit. Il flotte au gré des sondages, des colères populaires, des humeurs de la Macronie et des caprices de Bruxelles. Sa grande réforme budgétaire, censée prouver son courage politique, se réduit à une équation insoluble : faire payer les Français sans fâcher les étrangers.

Autant dire : mission impossible. Mais Bayrou persiste, comme toujours, à croire qu’un peu de miel béarnais enduit sur la plaie suffira. La France, elle, continue de se vider de son sang, pendant que son Premier ministre joue à l’équilibriste sur un fil déjà rompu.

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