Des blocs de béton – totems hideux que la Mairie de Paris dédie à sa haine dévorante de cette ville.

Multipliés comme par un miracle à rebours, faisant penser aux restes d’un long siège ou aux visions aberrantes d’un architecte dépourvu de raison.

Frontières entre le monde acceptable – celui des bicyclettes – et le monde honni – celui des automobiles. Lumière en-déçà du béton, enfer au-delà.

Frontières, aussi, autour de tous ces lieux que la Mairie transforme selon ses règles douteuses. Frontières, enfin, sans nul motif, servant seulement à rappeler que Paris est désormais une ville de barrières. Khrouchtchev a coupé Berlin en deux ; Madame Hidalgo, elle, a morcelé Paris.

Désolation du béton omniprésent pour celui qui a encore le temps, le courage, la force de traverser la ville – c’est là le rêve étrange de Madame Hidalgo. Blocs de béton partout – offrandes que Madame la Maire de Paris dépose sur l’autel de ses obsessions maladives, barricades de l’insurrection d’une seule contre la ville.

Laideur voulue à tout prix, transformant le moindre trajet en cauchemar, tentative peut-être de chasser les Parisiens d’abord des rues, ensuite de Paris.

La vie se recroqueville avant de se retirer à jamais de la ville. Une grande tristesse s’installe dans Paris, pressentiment de la défaite par laquelle finira bientôt la guerre impitoyable que lui mènent ses édiles.

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