Nouvel épisode dans la guerre ouverte entre l’audiovisuel public et les médias indépendants. Après avoir joué les victimes face à l’affaire Legrand-Cohen, Delphine Ernotte (France Télévisions) et Sibyle Veil (Radio France) se voient sèchement renvoyées dans les cordes par Arnaud Lagardère et CNews.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, le patron d’Europe 1 dénonce les « attaques excessives » des dirigeantes subventionnées et une « manœuvre grossière de victimisation ». Pour lui, l’heure n’est pas aux contre-feux, mais aux explications : comment deux journalistes phares du service public ont-ils pu se retrouver filmés en train d’admettre leur proximité avec le Parti socialiste ? Voilà la seule question qui mérite d’être posée.
Le service public acculé
Depuis dix jours, France Inter et France Télévisions sont empêtrés dans une affaire qui en dit long sur leur impartialité. En lieu et place d’une remise en question, leurs patronnes tentent de détourner l’attention en s’attaquant à leurs concurrents. « Fébrilité surprenante », pointe Lagardère, qui rappelle au passage qu’Europe 1, elle, est soumise à des obligations strictes de pluralisme.
CNews, de son côté, fustige la présidente de France Télévisions pour ses « contre-feux scandaleux », soulignant que son groupe public est financé par l’impôt de tous les Français, mais donne des leçons en servant les intérêts d’un camp politique.
Le vrai problème : l’impartialité
Le service public tente de se poser en victime de la « presse Bolloré ». La ficelle est grosse. Car ce qui choque les Français, ce n’est pas que CNews ou Europe 1 existent et prospèrent — c’est que leurs impôts financent une télévision et une radio qui ne cachent plus leurs affinités idéologiques.
Pascal Praud l’a rappelé : « CNews est une chaîne de toutes les opinions. » Une liberté de ton qui dérange ceux qui, depuis trop longtemps, avaient l’habitude d’imposer la pensée unique sans contradiction.
Le rideau de fumée ne prendra pas
Au lieu de répondre aux interrogations légitimes sur le fonctionnement et la neutralité du service public, ses dirigeantes préfèrent jouer la carte de l’indignation. Mais les Français ne sont pas dupes : derrière les grands mots, ce sont bien leurs impôts qui financent un appareil de communication au service d’une gauche moribonde.
Ernotte et Veil peuvent bien s’époumoner : l’ère où l’audiovisuel public dictait seul le récit est révolue. Les Français ont trouvé ailleurs des voix qui ne craignent plus de briser l’omerta.