Adieu ticket carton : quand le progrès devient une obligation, au mépris du bon sens

Illustration : LLP


C’est officiel : le ticket de métro en carton vivra ses derniers jours en 2026. Le petit rectangle brun, modeste, biodégradable, discret, pratique et surtout anonyme, sera bientôt relégué au musée des transports publics. Il ne s’agit pas ici de refuser le progrès. Mais de constater que, sous couvert de modernité, on assiste à une véritable opération de dépossession silencieuse.

Fin du secret des transports : la surveillance glisse dans votre poche

Le ticket, c’était la liberté. On le payait en liquide, on le glissait dans la fente, et on passait. Aujourd’hui, pour accéder au métro, il faudra scannériser, badger, associer, bref, laisser une trace numérique. L’État saura quand vous êtes monté, où vous êtes descendu, combien de fois vous avez pris le bus cette semaine. Les libertés individuelles, elles, n’ont pas été conviées à cette « modernisation ».


Pas besoin de sombrer dans le complotisme : il suffit d’ouvrir les yeux. En basculant vers un système 100 % dématérialisé, la RATP devient une base de données géante, avec la complicité tacite de ceux qui devraient justement garantir nos droits fondamentaux.

Un progrès réservé aux jeunes connectés

Et les personnes âgées ? Les exclus du numérique ? Les voyageurs occasionnels, les touristes ? Ceux qui n’ont ni smartphone ni carte Navigo ? Eux devront s’adapter ou renoncer à leur mobilité. En réalité, on leur tourne le dos. À coup de QR codes, de cartes Easy et d’applications, le métro devient un club privé réservé aux geeks.

Derrière le discours technophile, c’est une stratégie d’exclusion sociale qui s’installe, en silence, mais sûrement.

Le plastique, nouvelle vertu écologique ?

On nous vante la disparition des tickets pour cause de “réduction des déchets”. Vraiment ? Le carton est compostable, recyclable, biodégradable. Et on le remplace par quoi ? Des cartes plastifiées, indestructibles, à base de polymères et de puces électroniques. Le progrès écologique, manifestement, a bon dos.

Quand on détruit un symbole centenaire sous prétexte de sauver la planète, en le remplaçant par du plastique made in Shenzhen, on frôle l’absurde. Mais ça fait joli dans un PowerPoint de start-up publique.

Entrer dans le métro en scannant son téléphone ? Très bien. Pratique, rapide, fluide. Mais à condition que cela reste un choix, pas une obligation. Ce n’est pas la technologie qui est en cause ici : c’est son monopole. Ce n’est pas l’innovation qu’on refuse : c’est sa tyrannie.

Et ce n’est pas seulement un petit bout de carton que l’on supprime. C’est une part de liberté, de simplicité, d’universalité dans les transports.

La modernité, ce n’est pas d’obliger chacun à vivre comme un utilisateur de TikTok. C’est de proposer des options, sans punir ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas suivre la cadence des ingénieurs d’Île-de-France Mobilités.

Le 1er juin 2026, ce n’est pas juste une page qui se tourne. C’est un pli qui se prend. Et pas dans le bon sens.

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