La Tapisserie de Bayeux assuré près d’un milliard d’euros pour son prêt au Royaume-uni

Photo : Openverse

La Tapisserie de Bayeux, chef-d’œuvre médiéval emblématique du patrimoine français, s’apprête à quitter temporairement la France pour être exposée à Londres. Ce déplacement, qui suscite déjà l’attention à l’international, est rendu possible grâce à une garantie financière exceptionnellement élevée, proche d’un milliard d’euros.

Un chef-d’œuvre millénaire

La tapisserie, qui est en fait une broderie longue de 70 mètres et haute d’à peine 50 centimètres, raconte les événements qui ont conduit à la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066. Brodée au XIᵉ siècle, probablement en Angleterre, elle a surtout été conservée dans la ville de Bayeux, en Normandie, depuis le Moyen Âge. Véritable document historique autant qu’œuvre artistique, elle attire chaque année des visiteurs du monde entier.


Un prêt exceptionnel au British Museum

Ainsi que La Lettre Patriote l’a déjà raconté, la Tapisserie de Bayeux sera prêtée par la France au British Museum de Londres pour une exposition qui se déroulera de septembre 2026 à juillet 2027. Ce prêt historique s’inscrit dans une démarche culturelle et diplomatique large, mais il est aussi rendu possible grâce à une disposition financière tout à fait exceptionnelle.

Une garantie assurant le transport et l’exposition

Pour couvrir l’ensemble des risques liés au transfert et à l’exposition de l’œuvre, le Trésor britannique va fournir une garantie d’un montant estimé à 800 millions de livres sterling, l’équivalent d’environ 917 millions d’euros. Cette somme doit être formellement validée par le ministère britannique des Finances afin d’entrer en vigueur.

Cette garantie couvre notamment les dommages potentiels ou la perte de l’œuvre lors de son déplacement de Bayeux jusqu’à Londres, ainsi que durant toute la période où elle restera exposée au British Museum.

Le montant de cette garantie est remarquable à plusieurs titres. Il dépasse largement la valeur de l’œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères, Salvator Mundi « de Léonard de Vinci », qui avait atteint un prix record d’environ 450 millions de dollars lors de sa vente chez Christie’s en 2017.

Des précautions techniques rigoureuses

La Tapisserie de Bayeux est un objet extrêmement fragile. Après plus de neuf siècles d’existence, les fibres de lin et de laine qui composent la broderie ont déjà subi le passage du temps. De ce fait, son acheminement vers Londres exige des précautions techniques très rigoureuses. Des spécialistes de conservation et de transport d’œuvres d’art ont été consultés pour définir les conditions optimales de manipulation, d’emballage et de transport, de manière à minimiser au maximum les risques de dégradation physique.

Une exposition au rayonnement international

L’exposition au British Museum doit permettre à un large public, notamment britannique et international, de découvrir ce document historique fondamental. Elle interviendra dans un contexte où l’intérêt pour les objets médiévaux et les récits de l’histoire européenne reste très fort. Cette exposition, qui durera près d’un an, s’annonce comme un événement culturel majeur tant pour le Royaume-Uni que pour la France.

Une attention croissante portée à la conservation

Depuis l’annonce de ce prêt, plusieurs conservateurs, historiens et spécialistes du patrimoine ont souligné l’importance d’assurer non seulement la sécurité physique de la tapisserie, mais aussi sa conservation à long terme. Certains experts ont d’ailleurs attiré l’attention sur le caractère exceptionnel de cet objet, dont les fibres, bien que résistantes, ne sont pas indifférentes aux variations d’humidité, de lumière ou de température.

À côté des dispositifs d’assurance financière, des mesures très strictes de conservation environnementale seront mises en place à Londres pour que l’exposition se déroule dans des conditions proches de celles des réserves où le chef-d’œuvre est habituellement conservé.

Une anticipation des risques

En amont du départ de la broderie, des tests et des simulations ont été organisés pour préparer le voyage. Dans certains cas, des répétitions du transport ont même été effectuées avec un fac-similé, afin de mieux anticiper les contraintes logistiques et d’ajuster les protocoles en conséquence.

Ces exercices préparatoires, qui incluent l’étude des vibrations, des chocs potentiels et de la manipulation de l’œuvre dans des conditions réelles de transit, visent à réduire autant que possible les risques inhérents à un tel déplacement d’un objet historique fragile.

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