Anne Hidalgo stoppée net dans ses ambitions onusiennes

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Il est des nouvelles qui redonnent un peu de cohérence au monde. Le rejet de la candidature d’Anne Hidalgo à la tête du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en fait partie. Après avoir longtemps laissé planer l’idée d’une reconversion internationale, la maire sortante de Paris se heurte à un refus net, sans appel, et lourd de sens.

Une ambition hors-sol

Depuis plusieurs mois, Anne Hidalgo s’était mise en scène en candidate crédible à un poste aussi stratégique que prestigieux. Déplacements à l’étranger, rendez-vous diplomatiques, communication soigneusement calibrée : tout était prêt pour une sortie par le haut. Le problème est simple : la vitrine ne suffit pas quand le contenu fait défaut. À Genève comme à New York, on regarde les parcours, les résultats, les compétences concrètes. Et le bilan parisien n’a visiblement pas convaincu.


Un désaveu politique et symbolique

Le message envoyé est clair. L’ONU n’a pas jugé Anne Hidalgo au niveau requis. La formule est sévère, presque brutale. Elle dit pourtant tout. Derrière l’image internationale patiemment construite, il y a une réalité que même les grandes institutions ne peuvent ignorer : une capitale dégradée, une gestion contestée, une autorité fragilisée, et une succession politique laissée en friche.

Le Paris gauchiste n’est pas un CV exportable

Pendant des années, Anne Hidalgo a bénéficié d’une indulgence médiatique rare. À l’international, cette indulgence n’existe pas. Les embouteillages permanents, l’insécurité croissante, la saleté devenue ordinaire, la fuite des classes moyennes et l’effondrement du prestige parisien forment un tableau difficilement présentable à une organisation chargée de gérer des crises humanitaires majeures.

La fin du récit

Ce refus marque sans doute la fin d’un récit. Celui d’une élue persuadée que la communication pouvait effacer les résultats. Celui d’une responsable politique convaincue que l’image suffisait à masquer le réel. L’ONU, pour une fois, a fait preuve de lucidité. Elle a préféré un profil expérimenté à une figure médiatique française en quête de reconversion.

Une bonne nouvelle, vraiment

Qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas d’un simple revers personnel. C’est une bonne nouvelle pour la crédibilité des institutions internationales. Une bonne nouvelle pour ceux qui pensent encore que les responsabilités mondiales exigent autre chose qu’un storytelling bien huilé. Et, paradoxalement, une bonne nouvelle pour la France, qui n’avait pas à exporter ses errements municipaux sur la scène internationale.

Anne Hidalgo rêvait de Genève. Elle restera comme un symbole parisien. Et ce sera déjà beaucoup trop.

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