Paris, cinquième ville la plus sale du monde

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Il a suffi de 70.000 commentaires de touristes pour révéler ce que les Parisiens répètent depuis des années, photos à l’appui : la capitale française figure désormais parmi les villes les plus sales du monde. Cinquième place. Une médaille de déshonneur qui, loin d’émouvoir l’Hôtel de Ville, semble glisser comme le reste des déchets sur les trottoirs transformés en dépotoirs improvisés.

Pendant que la mairie disserte sur la « ville résiliente », les visiteurs décrivent un spectacle qui tient davantage du tiers-monde que de la « Ville Lumière » : poubelles éventrées, matelas pourrissants, rats dodus, coins de rue saturés d’ordures, et une atmosphère générale de dégradation qui s’installe comme une seconde peau. Le hashtag #SaccageParis n’est pas né d’une lubie politique : il est devenu un carnet de bord du déclin, tenu à jour par des habitants médusés.


Hidalgo accuse l’extrême droite. Les Parisiens accusent leur quotidien

À chaque critique, la réponse est la même : une manœuvre de « dénigrement ». Une opération de communication « malveillante ». Un complot numérique. On connaît la chanson. Mais les rats, eux, ne votent pas. Les tas d’encombrants non plus. Et lorsque les touristes, les riverains, les commerçants, les chauffeurs de taxi, les agents municipaux eux-mêmes s’entendent pour dire que Paris est sale, l’argument politique n’a plus grand-chose à offrir.

Il suffit de traverser les Halles avant l’aube, le quartier Beaubourg, le canal Saint-Martin ou certains boulevards périphériques pour comprendre ce que les chiffres confirment : la ville est victime d’un abandon méthodique. Les rues ne sont plus entretenues, les trottoirs se fissurent, les déchets s’accumulent, les meubles abandonnés deviennent partie du paysage. Le tout surveillé par une population de surmulots qui semble, elle, parfaitement satisfaite de la situation.

Le mirage de la Seine propre : 4 milliards pour 18 jours de baignade

Plutôt que de s’attaquer à la saleté quotidienne, la mairie a préféré concentrer son énergie – et l’argent des contribuables – sur une chimère olympique : rendre la Seine baignable à tout prix. Résultat : une facture astronomique, des promesses grandiloquentes, et un bilan dérisoire. Dix-huit jours de baignade autorisée en juillet. Le reste du temps : Escherichia coli en version XXL.

On nage dans la Seine, mais on patauge dans les excréments. Une parabole parfaite du règne Hidalgo.

Verdissement décoratif et mobilier urbain transformé en poubelles

La mairie aime planter des « forêts urbaines » et exhiber des dessins d’architecte où Paris ressemble à un jardin suspendu. Mais sur le terrain, c’est une autre histoire : les bacs à fleurs se transforment en dépotoirs, les bancs en plateformes pour canettes vides et détritus, les « expérimentations » en chantiers éternels dont on ne voit jamais la fin.

La ville est devenue le laboratoire idéologique d’une équipe obsédée par l’image qu’elle renvoie, jamais par l’usage concret.

Les Parisiens n’ont pas besoin d’un PowerPoint en 3D. Ils veulent seulement des trottoirs propres, des rues sûres, des équipes de nettoyage visibles, et une gestion municipale qui reconnaît enfin la réalité.

Qui s’occupera d’une ville dont plus personne ne veut assumer la dégradation ?

Paris n’est pas sale par fatalité. Elle l’est devenue par renoncements successifs, par idéologie hors-sol, par imprévoyance, par complaisance. Une capitale n’atteint pas la cinquième place mondiale par accident.

La ville attire toujours des touristes, mais ceux qui la quittent – anciens habitants du centre, familles parties en périphérie, commerçants lassés – traduisent un malaise plus profond. Une métropole qui fut l’une des plus admirées du monde ressemble désormais à une cité administrée par déconnexion permanente.

Le prochain maire héritera d’un chantier colossal. Savoir s’il ou elle aura le courage d’affronter l’état réel de Paris restera la seule question qui vaille.

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La lettre patriote