Centres éducatifs fermés : Darmanin enterre un échec que tout le monde connaissait sauf le gouvernement

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Gérald Darmanin annonce la fermeture des centres éducatifs fermés. Une révélation tardive, presque naïve, quand on sait que ces structures « ni fermées ni éducatives », comme il le reconnaît soudainement, accumulent les échecs depuis vingt ans. Il faut croire que, jusqu’ici, personne au sommet n’avait daigné regarder les chiffres : fugues à répétition, mineurs violents en roue libre, enseignants introuvables, et des coûts supérieurs à ceux des foyers classiques pour un résultat identique – voire pire.

Pendant que le pays s’enfonçait dans une explosion des violences juvéniles, l’État finançait patiemment des centres qui n’avaient de « fermés » que le nom sur la pancarte.


Que propose aujourd’hui le garde des Sceaux ? Transformations, « foyers renforcés », « unités judiciaires à priorité éducatives ». Autant de formules enjolivées pour éviter de dire ce que tout le monde pense : ces centres n’ont jamais fonctionné parce qu’ils étaient conçus pour ménager la chèvre et le chou. Un compromis mou entre la punition et le laxisme éducatif. Résultat : une délinquance qui s’enracine, des mineurs multirécidivistes qui s’échappent comme dans un vaudeville, et des riverains terrorisés.

Le ministre appelle aussi les juges des enfants à être « plus contraignants ». Ce détail mérite d’être savouré : après des années de politique judiciaire infantilisée, où la moindre fermeté était traitée comme un scandale, l’exécutif redécouvre la notion de contrainte. Il aura fallu des agressions, des évasions, des drames. Et surtout l’exaspération grandissante d’une population lasse de constater que des mineurs multirécidivistes profitent de structures coûteuses pour fuguer… avant d’agresser une retraitée ou dévaliser un commerce.

On apprend que les 19 CEF publics seront convertis et que les 8 en construction le seront aussi. En revanche, les 39 centres gérés par des associations, eux, survivront. Le gouvernement touche à peine à la moitié du système et s’épargne un bras de fer avec le monde associatif, pourtant au cœur du dispositif et de ses dérives.

Les mots changent, les façades aussi peut-être. Mais si l’idée consiste simplement à repeindre les murs en ajoutant deux surveillants et un règlement intérieur, le problème restera entier : une justice des mineurs paralysée par une idéologie qui refuse d’assumer que certains jeunes doivent être réellement enfermés, encadrés et sanctionnés.
Les Français réclament des lieux sûrs, des centres réellement fermés, pas des structures « éducatives » ouvertes comme des auberges où l’on peut disparaître le soir venu.

Ces annonces ressemblent davantage à un enterrement discret d’un dispositif raté qu’à une vraie révolution sécuritaire. L’État se débarrasse d’un aveu d’échec, mais sans offrir la réponse que les citoyens attendent depuis longtemps : de vraies places de détention pour des mineurs dangereux, et une réponse pénale qui protège réellement les victimes, pas seulement les dossiers statistiques.

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