“Allah Akbar” à Oléron : la banalisation du djihad de proximité

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Encore un drame, encore une “voiture-bélier”, encore un “déséquilibré” qui crie Allah Akbar avant de semer la mort. Cette fois, c’est à Oléron, ce coin paisible de Charente-Maritime, que la France a vu surgir le visage du mal. Un homme de 35 ans, inconnu des services de renseignement, a percuté délibérément des piétons et des cyclistes, blessant gravement cinq personnes, dont une jeune assistante parlementaire du Rassemblement national. Et, fidèle au scénario désormais bien rodé, les autorités hésitent, temporisent, cherchent à savoir s’il s’agit d’un “acte terroriste” ou d’un “trouble psychiatrique”.

Pourtant, les faits parlent d’eux-mêmes. En garde à vue, l’assaillant déclare avoir “découvert récemment l’islam” et qu’“Allah lui avait confié une mission”. Il crie “Allah Akbar” à l’arrivée des gendarmes, tente d’attirer les forces de l’ordre vers une voiture piégée aux bonbonnes de gaz. Le mode opératoire ? Copié-collé des consignes de Daech. Et pourtant, on hésite encore à prononcer le mot interdit : terrorisme musulman.


L’homme n’était pas fiché S ? Il ne vivait pas dans une banlieue sensible ? Il n’était pas en contact avec un imam radical ? Qu’importe : la logique djihadiste a désormais infusé jusque dans les marges, jusque dans la tête d’un marginal. C’est là que réside le vrai danger : l’idéologie ne se limite plus aux réseaux, elle se propage comme un virus spirituel dans une société sans repères.

On nous répète que “ce profil marginal” ne peut pas être un terroriste, qu’il faut attendre, comprendre, contextualiser. Mais depuis quand faut-il une carte de membre de Daech pour semer la terreur ? À Nice, à Arras, à Rambouillet, à Paris, c’est toujours la même rengaine : la folie, l’exclusion, le mal-être. Jamais l’islamisme. Jamais le mot juste.

Le fanatisme n’a plus besoin d’organisations. Il a besoin d’un terrain. Et ce terrain, c’est la France.
Une France qui a désarmé moralement, qui se méfie davantage d’un chapelet que d’un Coran salafiste, qui interdit la prière catholique à l’école catholique mais tolère qu’un illuminé, au nom d’Allah, écrase des innocents sur une piste cyclable.

Sur l’île d’Oléron, on pleure, on parle de “folie meurtrière”. Mais cette folie a un nom, un cri, une bannière. Et tant que la République refusera de le reconnaître, elle sera condamnée à revivre ces scènes d’horreur, encore et encore, chaque fois un peu plus près du quotidien.

Le ministre de l’Intérieur se félicite de la “rapidité d’intervention des forces de l’ordre”. Très bien. Mais qui aura le courage de s’attaquer à la cause profonde : l’islamisme diffus, intime, individuel, nourri par la faiblesse idéologique d’un pays qui n’ose plus défendre sa civilisation ?

Oléron n’est pas un “fait divers”. C’est un symbole. Celui d’une France paisible, blessée, qui découvre que même ses îles ne sont plus à l’abri du fanatisme. Et d’un pouvoir qui, par peur de “stigmatiser”, laisse le champ libre à ceux qui, eux, ne doutent jamais.



La lettre patriote