Le brigadier-chef Florian M., accusé du meurtre du jeune Nahel en juin 2023, sort du silence

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Dans un entretien accordé au média Actu Police, ce quadragénaire raconte l’enfer qu’il traverse depuis ce matin tragique où sa vie a basculé. Son témoignage, pudique mais accablant, dit tout du malaise d’une profession livrée en pâture à l’opinion publique avant même que la justice ne se soit prononcée.

Depuis quinze mois, son nom est devenu le symbole honni des “violences policières”. Placé cinq mois en détention provisoire, Florian M. décrit une expérience de désolation : l’isolement, les cris des détenus, la peur pour les siens, la dépression. « Je me parlais à moi-même et tournais en rond », confie-t-il. Aujourd’hui, il tente de se reconstruire, affecté dans un service où il n’a plus le droit de porter d’arme, interdit de paraître à Nanterre, sa ville d’affectation. Un policier désarmé dans tous les sens du terme.


Son récit ne cherche pas l’excuse, mais la compréhension. Cet ancien militaire, entré dans la police à 24 ans “pour aider autrui”, dit son désarroi face à une société qui ne veut plus voir la complexité du métier. « Tout peut basculer très vite », résume-t-il, lucide sur la frontière ténue entre l’ordre et le chaos.

Pour la justice, cette frontière, il l’aurait franchie. Le parquet de Nanterre a requis son renvoi devant les assises, estimant que son tir à bout portant sur Nahel ne relevait pas de la légitime défense. Selon les experts, le véhicule du jeune homme redémarrait à faible allure, sans danger immédiat. Une lecture contestée par le policier, qui maintient avoir tiré pour protéger son collègue et lui-même.

La bataille judiciaire ne fait que commencer : Florian M. a fait appel et attend la décision de la cour d’appel de Versailles, prévue le 4 décembre. Entre-temps, il vit sous menaces, sous antidépresseurs, et sous le poids d’un pays divisé.

L’affaire Nahel aura révélé deux tragédies : celle d’un adolescent mort trop tôt, et celle d’un policier détruit par une mise au ban collective avant tout procès. Derrière les slogans et les flammes de l’été 2023, il reste une question, brûlante : peut-on encore être policier en France sans risquer sa vie, sa liberté, et son honneur ?

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