La France rêve encore d’« union des droites ». Mais Jordan Bardella a tranché mercredi soir sur LCI, au sujet d’une éventuelle alliance avec Bruno Retailleau : « Pas possible ! ». Fin de l’illusion.
Retailleau, ex-ministre macroniste en quête de réhabilitation
Le patron des Républicains a beau se donner des airs de résistant, Bardella ne l’a pas oublié : Retailleau, ministre de l’Intérieur sous Macron, c’est l’année record des 400.000 étrangers entrés légalement en France. À écouter le président du RN, le Vendéen s’est surtout accroché à son maroquin tant que les petits fours du Conseil des ministres restaient agréables. Il a quitté le navire ? Pas pour l’Algérie, pas pour l’AME, pas pour une réforme trahissant la droite. Non : pour une querelle de postes. Tout est dit.
Le courage selon LR : des mots, pas d’actes
« Je compatis avec les électeurs LR », a glissé Bardella. Et pour cause : leurs dirigeants ont transformé la droite en une mauvaise troupe de théâtre, répétant à l’envi la même pièce – « fermeté, tradition, retraites, frontières » – mais refusant de monter sur scène le jour où il faut jouer vraiment. Les motions de censure ? Aux abonnés absents. Les convictions ? Évaporées. Les postes ministériels, en revanche, toujours convoités.
L’union des droites, mais sans les “macronisés”
Pas question, a insisté Bardella, de tendre la main à Pécresse ou à Jeanbrun, deux figures qu’il renvoie dans la catégorie des « macronisés ». Et Retailleau, avec son parcours de ministre docile, n’est pas mieux loti. Derrière ses grands discours, c’est encore un faux dur, un de ces politiciens qui font mine de s’indigner mais qui, en réalité, ont toujours préféré la moquette des palais de la république à la poussière des combats idéologiques.
Marine Le Pen, plus gaullienne que les gaullistes
Pendant que Bardella règle ses comptes, Marine Le Pen joue une autre partition : celle de « l’union nationale ». Les patriotes peuvent venir de partout, dit-elle, droite, gauche ou centre. Ironie de l’histoire : c’est la présidente du RN qui, désormais, revendique le gaullisme, pendant que les héritiers officiels de la droite républicaine se battent pour quelques miettes de maroquins.
Le message de Bardella est limpide : l’union, oui. Mais pas avec les rescapés d’un gouvernement Macron, pas avec ceux qui parlent de fermeté le matin et votent la soumission le soir. Retailleau voulait jouer les durs ? Il est renvoyé au vestiaire des faux durs, ceux que la droite réelle a depuis longtemps identifiés : de beaux discours, des postures, mais zéro courage.