Armes létales pour la police municipale

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À Donges, petite commune de Loire-Atlantique, le constat est tombé : « la délinquance ne connaît pas de frontières ». Alors, le conseil municipal a tranché. D’ici la fin de l’année, les quatre policiers municipaux porteront une arme de poing et seront équipés de caméras-piétons. En parallèle, la vidéoprotection sera renforcée et son délai de conservation doublé.

Ce choix d’une petite commune de 8.000 habitants résume une vérité que l’on refuse de voir : l’insécurité n’est plus cantonnée aux grandes métropoles. Rodéos, tapages nocturnes, vols, dégradations, incivilités… Tout cela a désormais gagné les bourgs ruraux. La « France tranquille » n’existe plus. Et face à cette réalité, les maires locaux doivent pallier les carences d’un État défaillant, qui préfère multiplier les discours compassionnels plutôt que d’assurer l’ordre.

Même la gauche locale a voté pour l’armement. C’est dire si l’angélisme recule. Quand les habitants exigent protection, le reste n’est que bavardage.

Bien sûr, les cris d’orfraie ne manqueront pas : « militarisation de l’espace public », « dérive sécuritaire », « symbole d’une société qui se durcit ». Les mêmes arguments rabâchés depuis trente ans par ceux qui vivent dans des quartiers protégés et ne subissent jamais les conséquences du laxisme. Mais pour les élus enracinés, la question est simple : laisser ses agents sans moyens face à des délinquants de plus en plus violents, c’est les envoyer au casse-pipe.

Le maire de Donges a beau dire que sa décision n’a rien d’opportuniste, le fait est là : le RN, fort de ses 54 % aux législatives, a déjà mis le sujet au cœur de la campagne municipale. Et l’électorat le sait bien : si des maires « divers droite » commencent à armer leurs polices, c’est parce que la pression populaire les y contraint.

Donges n’est pas un cas isolé. Partout, des communes rurales se préparent, réorganisent leurs moyens, multiplient caméras et patrouilles. Parce qu’elles ont compris une chose que l’État feint d’ignorer : la sécurité est le premier des droits. Et quand la République abdique, les villages reprennent la main.

Le message est clair : si même les petites communes en viennent à armer leurs policiers, c’est que la France ne croit plus à la promesse d’un État protecteur. Elle n’y croit plus, parce qu’il a failli.

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