Condamnation de Sarkozy : si vous vous réjouissez, vous n’avez rien compris

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Certains, même à droite, jubilent. Nicolas Sarkozy vient d’être condamné à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen, et, pour beaucoup, le simple fait qu’il s’agisse de Sarkozy suffit à balayer toute réflexion. L’homme est détesté, donc la peine est juste.

Erreur. Grave erreur.


Car ce procès ne se limite pas à l’ancien président. Il touche à quelque chose de bien plus vaste : le fonctionnement de la justice, son rapport au politique et, au fond, l’équilibre de nos institutions. Qu’on apprécie ou non Sarkozy, qu’on ait voté pour lui ou contre lui, cela n’a strictement aucune importance. Ce qui se joue ici dépasse sa personne.

Voilà un homme poursuivi depuis plus de dix ans, sur la base d’un soupçon jamais étayé. Après des millions dépensés, après des enquêtes à rallonge, le tribunal reconnaît lui-même que le fameux financement libyen n’a pas été retrouvé dans sa campagne. Et pourtant, il est condamné. Pour quoi ? Pour avoir, dit-on, « laissé faire » deux collaborateurs. En clair : on ne prouve rien, mais on condamne quand même.

Aujourd’hui, c’est Sarkozy. Demain, qui ? Quiconque aura déplu au pouvoir judiciaire ou médiatique ? L’affaire Fillon, hier, avait déjà donné le ton : une enquête express, une procédure accélérée en pleine présidentielle. Et chacun se souvient des propos de François Hollande, qui voyait dans la justice une arme politique comme une autre.

Si vous croyez que cette condamnation ne concerne que Sarkozy, vous vous trompez lourdement. Car une démocratie où la justice devient soupçonneuse, militante, orientée, n’est plus une démocratie sereine : c’est un régime où l’on règle ses comptes par juges interposés.

Que vous haïssiez Sarkozy, libre à vous. Mais si vous pensez que cette condamnation ne change rien, alors vous êtes en train de fermer les yeux sur un problème bien plus grand : la dérive d’une justice française qui, sous couvert d’indépendance, s’érige en pouvoir politique.

Et cette dérive-là, tôt ou tard, frappera au-delà de Sarkozy. Elle frappera tous ceux qui, un jour, auront le malheur de se trouver dans la ligne de mire.

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