Présidentielle 2027 : la France est à droite

Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock

Les chiffres sont tombés, et ils ont de quoi faire frémir le petit monde politico-médiatique parisien. Selon le dernier sondage Ifop-Fiducial, le Rassemblement national caracole en tête avec des scores qui oscillent entre 33 et 35 %. Qu’il s’agisse de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella, la France assume de plus en plus clairement son ancrage à droite.

Depuis les européennes de 2024, depuis les législatives anticipées de 2025, le RN n’a cessé de confirmer sa dynamique. L’électorat populaire, les classes moyennes laminées par l’inflation, les zones rurales abandonnées et les périphéries méprisées n’attendent plus rien du « bloc central » macroniste. La rupture est consommée.


Face à cela, Édouard Philippe incarne le seul « héritier » crédible de Macron. Mais avec 16 à 19 %, il plafonne. Et sa trajectoire descendante traduit ce que tout le monde sait : le macronisme n’a pas d’après-Macron. Qu’il soit porté par Philippe, Darmanin ou Attal, il reste minoritaire. C’est le prix de l’arrogance et du mépris accumulés depuis 2017.

À gauche, le frisson Glucksmann amuse les commentateurs. Avec 14 à 16 %, il se rapproche du second tour, devançant Faure et Mélenchon. Mais qu’on ne s’y trompe pas : sa « dynamique » n’est que le résultat de l’effondrement du centre et de l’usure des Insoumis. Autrement dit, il ramasse les miettes. Suffisant pour accéder au second tour dans une configuration favorable, mais incapable de rassembler au-delà de sa niche bobo-sociale-démocrate.

Quant à la droite classique, incarnée par Bruno Retailleau, elle reste engluée dans l’entre-deux : ni suffisamment claire pour séduire, ni suffisamment courageuse pour incarner une alternative. Résultat : 9 à 13 %, ce qui condamne LR à jouer les figurants. La droite de gestion, sans colonne vertébrale, n’intéresse plus personne.

La leçon est claire : la présidentielle de 2027 s’annonce comme le moment de vérité. Non seulement parce que le RN est plus fort que jamais, mais parce que les Français, sondage après sondage, confirment qu’ils n’attendent plus rien des anciens équilibres.

Si Macron devait encore croire à sa « majorité centrale », il ferait bien de lire ces chiffres : le pays est lassé de ses artifices. La France, malgré les cris d’orfraie de ses élites, assume désormais qu’elle est à droite, et qu’elle le restera.

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