On se demande parfois si l’État apprend de ses erreurs. Après le carnage commis en 2019 au cœur même de la préfecture de police par Mickaël Harpon, converti radicalisé qui avait réussi à infiltrer la maison, chacun promettait qu’on ne s’y laisserait plus prendre. Six ans plus tard, un nouvel épisode vient rappeler que la naïveté et la légèreté règnent toujours au sommet : un étudiant en alternance, Marc T., vient d’être licencié après la découverte de propos hallucinants postés sur ses réseaux sociaux.
« La France est vraiment un pays détestable », « oui je suis antisémite et alors ??? », « boycotter la France », ou encore des saillies anti-blancs répétées : la liste est longue et accablante. Cet étudiant, en poste depuis un an à la préfecture de police, venait de célébrer sa reconduction dans un master d’administration publique. Il se vantait même sur LinkedIn de « rédiger des éléments de langage pour le préfet ». Voilà donc ce qui passe les filtres d’un ministère censé garantir la sécurité nationale.
Le précédent Harpon, oublié ?
On nous expliquera doctement qu’il n’y avait « aucun fondement juridique » pour cribler le profil d’un apprenti et que son casier judiciaire était vierge. Comme si l’évidence n’imposait pas un minimum de vigilance. Comment croire que personne, en 2025, ne prenne la peine de vérifier ce qu’écrit publiquement un candidat sur les réseaux sociaux, surtout après un précédent aussi sanglant que celui d’Harpon ?
Faut-il rappeler qu’en sept minutes, ce dernier avait massacré quatre de ses collègues au couteau, en plein cœur de la DRPP ? Faut-il rappeler les commissions, rapports et promesses de l’époque, tous enterrés depuis ?
Un signal inquiétant
Cette affaire révèle à nouveau les fissures d’un État qui confond recrutement administratif et gestion de supermarché. Vérifier un profil avant de lui confier une accréditation au ministère de l’Intérieur n’est pas un luxe, c’est un impératif. Et si la loi ne permet pas un « criblage », il faut la changer, immédiatement.
Car derrière ce cas, il y a une vérité dérangeante : un jeune homme qui insulte la France, qui revendique son antisémitisme, qui attise la haine raciale, peut, par la grâce de la paperasse républicaine, se retrouver au cœur du système chargé de protéger nos concitoyens.
La responsabilité politique
Le ministre de l’Intérieur, prompt à parader devant les caméras, devrait répondre à une question simple : comment un tel profil a-t-il pu être recruté ? Et combien d’autres apprentis, contractuels ou stagiaires, passent entre les mailles du filet, au sein de nos préfectures, ministères et services sensibles ?
L’affaire Marc T. n’est pas une anecdote, mais un révélateur : notre État, déjà ébranlé par des décennies de laxisme migratoire et de déni sécuritaire, s’avère incapable de filtrer ses propres effectifs. Et ce, alors que des enfants se trouvaient à quelques mètres à peine du lieu où ce « stagiaire » du ministère écrivait qu’il fallait « boycotter la France ».
À force de fermer les yeux, c’est la République elle-même qui se met en danger.