Les Français s’inquiètent de leur pouvoir d’achat, la dette flambe, l’insécurité explose… et Emmanuel Macron, lui, s’offre une conseillère culture. Catherine Pégard, 71 ans, ex-journaliste du Point, ancienne plume de Nicolas Sarkozy et présidente du château de Versailles pendant plus d’une décennie, revient poser ses valises au palais présidentiel.
On la croyait retirée, après son passage à la tête de l’agence Afalula, chargée de promouvoir le désert saoudien d’Al-Ula sous l’œil bienveillant de Jean-Yves Le Drian. Mais non : la voici rappelée à Paris, pour conseiller Jupiter sur la culture. À croire que Macron n’a pas trouvé, dans toute la jeunesse française, une personnalité nouvelle, audacieuse, capable de faire respirer l’art et le patrimoine autrement qu’en multipliant les inaugurations.
Les petits arrangements de Versailles
Catherine Pégard, c’est Versailles à vie. Sarkozy l’y a parachutée, Hollande et Macron l’y ont maintenue au-delà de la limite d’âge, preuve que lorsqu’on a la bonne carte de visite, les règles administratives deviennent élastiques. Aujourd’hui, la revoilà, promue à l’Élysée. Le cercle est refermé : de la cour du Roi-Soleil au palais de la République, les ors sont toujours les mêmes, et les conseillers aussi.
Pendant ce temps, les grands chantiers se multiplient : nomination à la tête de l’INA, de la Villette, du Musée d’Orsay, réforme de l’audiovisuel public… autant de postes stratégiques qui détermineront qui aura la main sur le récit culturel national. Et comme toujours, les réseaux parisiens se repassent la balle, d’un président à l’autre, d’une majorité à l’autre.
Macron, Notre-Dame et le décor
Première mission symbolique : accompagner le chef de l’État vendredi à Notre-Dame, à la veille de la réouverture de ses tours. Le spectacle est bien rôdé : Macron en guide des cathédrales, Pégard en intendante culturelle, et les caméras pour immortaliser l’instant. La mise en scène importe plus que le fond : la France peut trembler, mais le président se rêve mécène.
Reste que ce retour illustre un trait constant du macronisme : aucune rupture, toujours les mêmes visages. Catherine Pégard fut la conseillère de Sarkozy, l’ordonnatrice de Versailles, l’ambassadrice d’un désert saoudien, et désormais l’ombre culturelle de Macron. Le renouvellement promis est une farce. Dans le grand théâtre de la République, les mêmes acteurs rejouent la même pièce, avec les mêmes décors.
Et le peuple ? Qu’il paie sa place, qu’il s’asseye, et qu’il se taise.