Kamel D. est-il un prédateur aux multiples victimes ?

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C’est une histoire qui glace le sang, parce qu’elle commence dans un lieu banal, presque rassurant. Dans la nuit du 27 au 28 juillet, une jeune femme de 20 ans traverse l’éco-parc des Carrières, à Fontenay-sous-Bois. Un homme s’approche, propose de la drogue. Sa voix est calme, presque persuasive. Elle hésite, puis accepte de le suivre, croyant se rendre dans un simple box de parking.

L’endroit est sombre, étroit, fermé. Là, le visage de l’inconnu change. Il sort un couteau, attache les poignets de sa proie, lui bâillonne la bouche. Commence alors un supplice d’une brutalité insoutenable : coups, viols répétés, menace constante de l’arme blanche. Quand son calvaire prend fin, la jeune femme porte plus de soixante traces de coups sur le corps. Dix jours d’incapacité lui seront prescrits, mais aucune ordonnance ne peut effacer ce qu’elle a vécu.


L’agresseur, lui, n’est pas un fantôme. Les enquêteurs du SDPJ 94 l’identifient rapidement : Kamel D., 53 ans, né au Maroc, sans domicile fixe depuis son arrivée en France en 2021 après un séjour en Belgique. Il n’a pas de casier, mais il est déjà poursuivi pour violences et faux documents à Paris. Au moment des faits, il aurait dû respecter un contrôle judiciaire.

Arrêté, mis en examen pour viol aggravé et séquestration, incarcéré à Fresnes : l’homme est désormais derrière les barreaux. Mais ce n’est peut-être que le début de l’affaire. Car dans son téléphone, les policiers découvrent un contenu glaçant : des dizaines de vidéos de femmes partiellement ou totalement dénudées, filmées dans des conditions suspectes. Ces images posent une question terrible : combien d’autres victimes ?

Le 8 septembre, la direction générale de la police nationale diffuse un avis de recherche à toutes les brigades. La description est précise : environ 1,80 mètre, cheveux bruns et grisonnants attachés en queue-de-cheval, corpulence maigre, dents en très mauvais état. L’homme a pu voyager à travers la France, notamment dans le Nord et l’Est. Partout, les enquêteurs scrutent désormais les archives, à la recherche de dossiers non résolus pouvant correspondre à son profil.

Au parquet de Créteil, on se refuse à tout commentaire. Mais en coulisses, chacun sait que l’affaire dépasse de loin le cadre d’un seul crime. Si les soupçons se confirment, c’est peut-être un prédateur itinérant qui a été stoppé cet été.

Dans le Val-de-Marne, une jeune femme tente de reprendre pied. Et partout en France, d’autres pourraient se reconnaître dans ce signalement. L’ombre d’un violeur en série plane désormais sur l’enquête.

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